mercredi 21 décembre 2011

2012 = very bad trip ?

Cette fin 2011 annonce un 2012 décidément réjouissant :

L'Europe est toujours plus proche bord du gouffre économique et social
La Hongrie joue les apprentis-sorciers nationalistes
La Chine s'approche de l'implosion - bulle, bulle, bulle.
H5N1 fait sa guest star et prépare son retour
Le prime minister de la Grande-Bretagne en appelle aux valeurs chrétiennes
En France, les moins fortunés demeurent les plus malades
Amazon a liquidé un peu plus de libraires, d'éditeurs et d'auteurs
Aux commandes depuis 10 ans, l'UMP s'en prend encore au bilan socialiste
Les plus fortunés n'auront jamais été si bien lotis que depuis les années 20
Je continue ?...

Heureusement, cette bonne nouvelle : la Ligue de l'Imaginaire a repris du poil de la bête.

Hugo Cabret



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Hugo Cabret, c'est la preuve en 126 mn du génie multiforme de Martin Scorsese. Il sait donc tout faire, le bonhomme. Même les films longs et ennuyeux cédant à la mode de l'orange et bleu
Pour sa décharge, j'admets l'avoir vu en version française - pas le choix par ici. Le doublage est exécrable, même Ben Kingsley brame comme un comédien sorti de Voisin, voisine. L'acteur principal, ce gamin aux yeux bleu piscine, est aussi inexpressif que l'automate qu'il bricole ; je veux dire, à part ses narines qu'il bouge fort bien, reconnaissons-le. Et si Scorsese ne savait pas diriger les gosses ? N'est pas Spielberg qui veut. 
Le scénario est d'une transparence qu'ont aggravé les nombreux commentaires du film : j'espérais  contempler autre chose que cette interminable quête du mythique Méliès. 
Faire revivre le cinéaste préhistorique, l'idée était belle. Même si vous vous farcissez le type à chaque documentaire traitant des effets spéciaux depuis, euh, eh bien depuis toujours. Imaginez un peu si, comme moi, vous vous intéressez aux trucages... Parce que Méliès, c'est un peu notre de Gaulle, vous voyez : c'était mieux avant et heureusement qu'il était là, blablabla.
Les décors de Dante Ferretti sont admirables. Les costumes sont extra, c'est simple on se croirait dans un Caro & Jeunet. Ah, et la musique ? Eh bien, vous aimez l'accordéon ?... Quant à l'image... orange et bleue, je vous ai dit. 
Bref, j'ai failli m'endormir à deux reprises et j'aurais aimé que le petit Hugo il avance l'horloge plutôt que de passer le film à la remonter. 
Bon, je ne suis pas la cible visée. Mais ma fille ne s'est guère plus amusée.  Reste à voir ce qu'offre le livre illustré dont est tiré ce métrage mou. 

PS : la 3D ? Mais pourquoi la 3D ?

lundi 12 décembre 2011

Café quizz et DSK

Boire du Nes n'est sans doute pas vraiment apprécier le café. Il se trouve que je n'ai pas trop le choix ces derniers jours, pour des raisons dont je vous épargnerai l'exposition - suis-je magnanime. Toutefois vous n'échapperez pas à la lecture de l'emballage, fort édifiante : "Le saviez-vous ? Le café contient naturellement de la caféine qui contribue à améliorer votre attention et votre concentration". Maintenant vous voilà moins bêtes.

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Les articles les plus lus du Libé.fr :



Strauss-Khan a toujours la cote, dirait-on. Serait temps que le bonhomme songe à produire et animer une émission de télé réalité. Il ferait un carton.

jeudi 8 décembre 2011

Intouchables

Aujourd'hui plus que jamais, vous avez intérêt à donner votre avis sur les best-sellers, les séries tv, les block-busters du moment ou, mieux encore, les inattendus du box-office (ça en fait du franglais). Pourquoi ? Parce que votre survie sociale est en jeu. 
Au bureau avec les collègues,
Sur les réseaux sociaux avec les amis. 
Donc, je suis allé voir Intouchables - sans aucun doute plus pour faire plaisir à ma compagne que par un souci d'intégration : je ne suis pas si sociable que ça. 
Quand un film emporte un tel succès, et a fortiori s'il n'a pas été annoncé, marketé mais répond au bon vouloir d'une foule de spectateurs via le bouche-à-oreille, il devient foutument compliqué et périlleux d'en dire du mal. Voire même de n'en pas dire du bien. 
Pour être franc, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et j'ai ri assez souvent. Même quand le propos sur lequel se fondait le gag me plaisait moyen. Si bien que j'ai eu plus d'une fois le sentiment d'oberver un membre de la famille plutôt sympathique mais au goût douteux - hélas, ça n'était que moi. 
Ok, il y a du rythme, les acteurs se défoncent, mention spéciale pour les 2nds rôles et pour Cluzet qui fait passer pas mal de choses avec une mobilité réduite. 
Et puis j'ai lu cette critique de Libé et tout s'est éclairé. C'est qu'ils savent écrire, les cochons, et penser aussi.  Lefort a plutôt tendance à m'agacer, mais il s'est ici adjoint la plume de Didier Péron et Bruno Icher. 
Morceaux choisis - c'est moi qui souligne :

"Intouchables promeut l’union sacrée des riches et des pauvres confrontés à leur échelle aux adversités de l’existence. La fable abolit la méfiance qui règne entre classes sociales et la remplace par un mélange de bonhomie et de sans-gêne. Personne n’exploite personne et les écarts de fortune ne sont jamais un problème ou même un facteur de frustration (du côté des employés). La comédie sociale française organise régulièrement ces rencontres entre bourgeois et prolos.  [...] Les antagonismes deviennent des quiproquos, les sources de révolte finissent en éclat de rire (c'est moi qui souligne)
[...]

Le personnage du banlieusard foutraque, qui a des armes dans son sac de voyage et nargue les flics en roulant à 300 à l’heure sur l’autoroute, est aussi, quand ça l’arrange, le gardien sourcilleux du bon ordre. La morale à géométrie variable, assaisonnée de leçons de vie, est évidemment un ressort efficace pour tous et n’importe qui, car chacun veut la loi pour les autres et la liberté pour soi.
[...]

L’art contemporain ? Une imposture puisque j’en fais autant tous les matins dans ma salle de bains. La musique classique ? Un ennui à périr. L’opéra ? Une plaisanterie, d’ailleurs j’en ris. Baudelaire ? Un pensum, antidrague. Tout cela dit au nom du parler banlieue, du parler d’en bas, du parler incorrect, tous synonymes du parler vrai. Qui n’est pas du tout le fantasme d’un parler minoritaire, mais un parler dominant." 
[...] 
Gérard Lefort, Didier Péron, Bruno Icher, in Libé NEXT



Il y a aussi cette chronique signée Viggy, piochée au hasard sur le web (Zoom Out en l'occurence), plus nuancée et qui résume bien l'impression que me laisse le film :

"Un feel-good movie plutôt réussi qui évite le pathos (le handicap y est banalisé et jamais larmoyant). Certaines répliques font mouche et on se prend d’affection pour ce tandem attachant qui va apprendre l’un de l’autre. 
[...]

Ce calibrage parfait révèle une évidente démagogie dont les raisons du succès sont au fond assez sournoises : le film veut prôner la réconciliation entre les différentes couches de population. [...] En capitalisant à fond sur la sympathie de ces deux personnages antagonistes, le film se voudrait surtout humaniste, porteur d’une certaine utopie sur l’abolition de la lutte des classes. Mais le problème réside dans le portrait simpliste et dans les raccourcis artificiels sur la bourgeoisie. Sous le prétexte de la caricature, le film se sent obligé de railler l’intellectualisme (voire tout le discours franchement beauf sur l’art contemporain et l’opéra) pour mieux faire l’éloge de la richesse et du matérialisme."
[...]
Viggy, in ZOOM OUT

En somme, la comédie sociale française c'est pas mon truc: trop casse-gueule. Je lui préfère l'humour délirant des Zucker, des Nuls ou des Monty Pythons ou, mieux encore les comédies dramatiques. Chacun son truc... 

mercredi 7 décembre 2011

Le Diable s'habille en Prada



Le plus drôle dans Le Diable s'habille en Prada ?
Nous faire croire qu'Anne Hathaway s'habille en  40 à un moment ou un autre.