jeudi 27 février 2014

De rat et de Fairlight





Cette nuit, une couette sur le dos et à cheval sur mes propres épaules (pour tout dire je ne savais pas qu'une telle acrobatie était possible), j'ai découvert une boutique d'instruments de musique au bout de ma rue. Un client essayait un antique Fairlight* avec pour sélection de sons un Floppy à l'illustration guerrière.
Une vendeuse est venue me dire avec le sourire que je ne devais pas m'asseoir sur la table, ce que je peux comprendre. Du coup je suis sorti du magasin et me suis envolé – il suffit de se concentrer, ça semble chaque fois un peu difficile mais la volonté me lévite, avec ou sans couette. D'ailleurs je vous invite fortement à essayer, l'impression est grisante, irremplaçable.
Peu après je me suis retrouvé à l'appart avec un gamin de 2 ou 3 ans et j'ai espéré qu'il n'allume pas une clope parce que c'est plutôt son genre – d'ailleurs n'était-il pas en train de tripoter de vieux mégots sous mon nez ? Je ne me suis pas senti de taille à lutter si l'envie lui en prenait à cette heure matinale.
Je ne sais plus à quel moment dans ce bazar j'ai eu un rat entre les mains, dans la cave où se trouve sa cage, à St-Malo. J'ai hésité à lui présenter le lapin qui se tenait derrière la porte, ne sachant trop quelle réaction attendre d'un omnivore peu réputé pour sa bienveillance à l'égard d'autres espèces. J'ai joué avec le rat, le faisant tomber d'un peu trop haut sans doute ; alors il se déployait comme une peluche ou une chaussette sans avoir l'air de m'en vouloir pour ma maladresse, ou, pire ma cruauté gratuite et infantile. 
Puis le stress est monté, l'animal l'a absorbé et lui et moi on s'est énervés, il m'a mordu. J'avais le doigt en sang, il a fallu quitter la cave.

Les rêves, quelle connerie. J'ai bien peur que ce documentaire sur les requins, ce film de Dany Boon et ces lectures sur la création du 1er sampler moderne ne m'aient marqué plus que je ne l'aurais souhaité.

* Pour ceux qui ne connaissent pas, Art of Noise jouait quasi exclusivement de cet instrument sur leur 1er album. Balavoine en avait acheté un ; "Tous les cris les SoS" est composé et joué sur cette machine. Ou la BO de Rain Man, par Hans Zimmer. A l'époque, sa 4e incarnation - et la dernière -  coûtait 50 000 livres sterling. Cinquante mille, vous avez bien lu. Pourtant, c'était tout juste de quoi recouvrir les frais de fabrication. La boîte n'a pas tardé à couler avant de réapparaître dans le monde de la vidéo, puis de nouveau du son. On trouve même une appli pour i-bidules. Et, comme c'est étonnant, elle n'est pas donnée... Dans tous les cas, cette compagnie australienne a été précurseur dans son domaine et son influence se fait sentir jusqu'à aujourd'hui dans la manière de composer par "pattern" dans un ordinateur. Ci-dessous, la fameuse Page R. Nous sommes au milieu des années 80. Pour en savoir plus et écouter les sons les plus emblématiques, c'est ici.

d.r. Greg Holmes

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