vendredi 28 décembre 2012

Tolkien - Le Magazine Littéraire




Je ne sais pas ce que vaut le spécial Tolkien du Figaro, mais le dossier du Magazine Littéraire est passionnant, en tout cas pour le novice que je suis. (J'ai lu Bilbo en 1980 et me suis arrêté au milieu du second tome du Seigneur des Anneaux quatre ou cinq ans plus tard, avant de voir les trois films de Jackson au cinéma. Enfin, les quatre films, désormais) Six € le mag, ça parait cher quand on connaît le prix d'un poche mais comme une longue interview de Toni Morrison complète le numéro et qu'une enquête sur les gender studies promet d'être instructive...
Sachez encore que le ML organise un concours de nouvelles autour du Seigneur des Anneaux :  
Il s'agira de mettre en scène à l'époque contemporaine la découverte d'un anneau de pouvoir semblable à celui que trouve Bilbo dans le Hobbit, et les conséquences de cette trouvaille. Les textes ne devront pas excéder 10 000 signes, espaces comprises*. Ils devront être envoyés à l'adresse invitation@magazine-littéraire.com avant le 20 février, avec la mention "Concours Tolkien". Les trois meilleurs textes seront publiés sur le nouveau site, et dans un recueil tiré à part qui sera envoyé aux auteurs. Ceux-ci recevront en outre un exemplaire du Dictionnaire Tolkien, paru aux éditions du CNRS. 
Le moment de se mettre à écrire de la fan-fiction, non ? Résultats sur le site du Mag-Litt fin mars, pendant le Salon du Livre de Paris.

jeudi 27 décembre 2012

The Hobbit - Peter Jackson


Photo : DR

The Hobbit ressemble moins à un pique-nique de trolls qu'à ces gâteaux hauts comme des buildings, bourrés de couleurs et de sucre : un défi au bon goût, à la délicatesse et à une digestion sereine - en fait, à une seule part dudit dessert. Car en adaptant le Hobbit en trois films Peter Jackson a l’air de nous dire : « Vous en reprendrez bien une tranche ? »
Pourquoi diluer un roman modeste - Bilbo le Hobbit - quand on a taillé naguère dans une épaisse trilogie - Le Seigneur des anneaux ? Par superstition ? Parce que l'on est devenu une sorte de Lucas, libre de toute entrave issue des majors ? Et que l'on compte bien vous en mettre plein la vue et soi-même plein les poches ? Ou plus simplement parce que une nouvelle génération aborde l’univers de Tolkien-par-Jackson vierge de tout préjugé et que l’on peut bien dès lors retenter la martingale ?
Oui, les longueurs abondent sans pour autant mieux définir le monde, les enjeux de pouvoir, la nature de la magie, la mythologie... et l’étonnement qui avait présidé à la vision du Seigneur des Anneaux, version salles, n’est plus tout à fait le même : nous sommes désormais des familiers des Terres du Milieu et de leur sidérante faune. Même s’il faut bien reconnaître que l’image a encore gagné en netteté, les SFX en réalisme et que la direction artistique est encore de haute volée. C'est déjà beaucoup. 
Coauteur du scénario, Jackson reprend son humour entre facétie et grotesque - lequel humour sied sans doute mieux au Hobbit qu'au SdA -, un sens certain de l’épique, une partie de son casting et ajoute une communauté de nains bien choisie et un Bilbo que j’imaginais plus jeune. Raté pour la surprise – au moins n’y en-a-t-il pas de mauvaise.  Je me comporte en enfant gâté ? Possible. 
Quelques heures après le spectacle porté par une musique omniprésente, redondante et guère inventive, je me surprends à me demander ce qu’a vécu cette troupe d’aventuriers, en dehors de quelques moments magistraux et tout bonnement éblouissants.
Bah, finalement, que demander de plus que cet émerveillement épisodique ? Une deuxième part, mais un peu plus fine cette fois, s’il vous plaît.


PS : 9€50 pour voir le film dans une salle de 65 places - je tenais à éviter la 3D et cherchais une VO en 2D sur Paris - sur un fauteuil lacéré en compagnie de spectateurs dont le crâne masque un quart de l'écran et qui passent la séance à baffrer des seaux de pop-corns et de bonbons avant de les laisser, inachevés, versés sur lesdits fauteuils a de quoi vous dégoûter d'aller au cinoche. Ou bien faudrait-il désormais préparer ses sorties films comme on concocte une excursion ?

edit : ici et là de petites modifications.

Un blog ? Oui, mais pour quoi faire ?


Oui, 2012 s'achève et j'ai eu peur, un moment, que ce blog batte un nouveau record négatif. Vingt posts de moins que l'an dernier, comme cela semble avoir été le cas les deux années précédentes : oh, hé, ça va pas non ? 
Il faut dire que, passée l'excitation des premiers temps, on ne sait plus trop bien pourquoi on sacrifie à l'exercice du weblog :

  1. Baragouiner en solitaire pour jouer l'intéressant ? Il vaudrait mieux écrire ses romans.
  2. Geindre pour chipper des points de loose à Caliméro ? Pathétique. 
  3. Assurer non stop son autopromo puisque telle est la règle de survie n°1 sur le web 2.0 ? Y a intérêt à s'y donner quotidiennement alors, car la concurrence est hyper rude.
  4. Partager ses coups de coeur méconnus dans l'espoir que quelqu'un, quelque part, vous entende crier ? Les statistiques de mon blog l'affirment:  une note sur Intouchables cumule les clics, une sur Ian McEwan tourne dans le vide.
  5. Faire de sa vie un roman online ? Je ne sais pas si je suis pudique mais la relecture de mes messages les plus, hum, intimes m'ont bien vite embarrassés. 

Les commentaires ? Je pourrais tout aussi bien les fermer tellement ils sont rares. Comme le dit un pote, un post de blog c'est comme une pierre jetée dans un puits. A moins d'être célèbre évidemment, ce que je ne suis pas. On a l'illusion de s'adresser aux masses depuis un balcon alors qu'on pérore devant son miroir.

Alors j'ai failli abandonner à maintes reprises. Ce qui me fait tenir ? Les commentaires de lecteurs rencontrés en dédicaces, les encouragements d'amis. Les uns et les autres sont rares mais ils ont eu l'heur de tomber au bon moment, celui où je pensais mettre les bouts. 
Du coup on va encore faire un bout de chemin ensemble, si vous le voulez bien. 

mercredi 26 décembre 2012

Paranorman - Chris Butler, Sam Fell



De quoi ça parle ?
Norman a le don de voir les morts : des fantômes plutôt verts qui arpentent les rues de son bled un peu plouc, quand ils ne traînent pas dans son salon. De quoi faire de lui un freak moqué par tous. D'ailleurs, Norman est le genre geek solitaire. La seule personne à partager son goût pour les films d'horreur est sa grand-mère, décédée quelques temps plus tôt. 
Mais un autre membre de la famille possède le même pouvoir : son oncle, un clochard qui vit ses dernières heures planqués dans les bois. A l'heure de sa mort, il lui faut toutefois transmettre son savoir à son jeune neveu. Car sans cette connaissance, l'ancestrale malédiction de la sorcière risque de se réaliser pour de bon, mettant en péril toute forme de vie dans la communauté. Norman sera-t-il à la hauteur pour défier la créature maléfique ? Et surtout, sera-t-il enfin accepté des siens ?


C'est comment ?
Voilà un métrage d'animation surprenant, fort sympathique et très joli :

  • Sans être échevelée, l'intrigue ménage quelques rebondissements bien trouvés.
  • Les personnages jouent avec les clichés pour se rendre plus attachants.
  • L'animation et l'univers visuel sont si soignés qu'on croirait le film sorti d'une major.
Evidemment, la famille triomphera. Vous vous attendiez à quoi, à ce qu'elle explose ? Non, ça c'était dans les années 70, quand un spectacle familial aux coût pharaonique n'imposait pas la niaiserie pour conclure son scénario : Rencontres du 3e type est aussi l'histoire d'un foyer réduit à néant par une obsession.
Mais bon, passons.
Laika, la boîte de prod, avait livré Les Noces funèbres et, plus récemment, Coraline. Aussi somptueux fussent-ils, l'un et l'autre ne m'avaient pas convaincu, pour des raisons différentes.
Mais là, vous trouverez d
e quoi passer un bon moment dont l'intensité, le thème, la morale sont à rapprocher de Frankenweenie. Un double programme d'exception, en quelque sorte. 

Ne Cherche pas à savoir : la chanson



2012 s'achève dans un calme très relatif.
Parmi les moments les plus dingues que j'aurais passés cette année : l'enregistrement de la chanson de Ne Cherche pas à savoir. Avec Nicom au chant et à la guitare, votre serviteur au piano, Guillaume Spitz à la production, Steve Forward* aux manettes et les zikos de Nicolas à l'orgue - Cyril Seguy - aux baguettes - Benoît Crozatier - et à la basse - Lolo Violo. Quelques heures exceptionnelles, fin novembre, vécues au studio Question de son, à Paris.

Je suis le genre lent. Ça fait un bail que je rêve de passer quelques jours dans un studio d'enregistrements. 25 ans ? Au bas mot.
C'est chose faite, avec une chanson dont j'ai écrit les paroles et composé la musique avec Nico  et Guillaume. 

J'étais sans aucun doute trop anxieux pour me lâcher vraiment au clavier, le jour J, sur ce Yamaha C3 à la touche légère malgré les dimensions imposantes de son ventre de jais. Pas grave, personne ne me demandait d'être virtuose. Surtout, la chanson existe désormais, la voix et la gratte de Nico lui donnent une épaisseur aussi charnelle que romantique, la section rythmique la soutient avec élégance. La plupart de ces éléments étaient présents sur la maquette réalisées il y a déjà deux ans ; le boulot de Steve l'a magnifiée.  

Quelques semaines plus tard, je suis retourné au studio suivre deux journées de mixage : ce moment étrange pour le novice où quelques mesures passent en boucle dans les moniteurs tandis que l'ingé affine le son, une heure après l'autre. Au fond du canapé on suit l'exercice les sens en éveil, entre deux pauses cafés où l'on croise Maxime Le Forestier ou le chanteur des Kooks. Les instruments trouvent leur place dans l'espace, les timbres ne se bagarrent plus mais vivent en harmonie - et ce processus s'opère en direct, presque à tâtons. Une sorte de polissage, avec des outils au grain toujours plus fin. C'est souvent déroutant, parfois fastidieux. Moi, j'adore ça. 
J'ai eu une chance folle : Nico, Thomas Pradeau - réalisateur de l'album et co-arrangeur de plusieurs pistes - Steve et Fred Vectol, le très jeune patron de QdS, sont charmants et, ahum, à l'écoute. Je ne suis pas près d'oublier ces journées en apesanteur. 

*Steve Forward est un musicien, producteur et ingé-son hors-pair. Britannique, il a travaillé  en GB, aux USA, en Europe du Nord et en France avec Paul McCartney, Ray Charles, Jimmy Page, Robert Palmer, Voulzy, Eicher, Hallyday... Autant dire que je me sentais tout petit derrière le quart-de-queue, malgré les encouragements et la chaleur du bonhomme. 

mercredi 19 décembre 2012

La Nostalgie de l'ange - Alice Sebold





De quoi ça parle ?
Hiver 1973. Susie Salmon a 14 ans quand un voisin la viole et l’assassine au fond d’un trou aménagé au milieu d’un champ de maïs. Loin de s’éteindre, elle file au paradis et depuis son point de vue privilégié observe le quotidien des êtres chers laissés derrière elle.

C’est comment ?
Avec ces prémices macabres et néanmoins pas follement originaux, Alice Sebold peint le lent travail de deuil d'une famille, rend compte des dommages qu’une mort violente et pourtant désincarnée – le corps ne sera jamais trouvé ­– infligent à tous. Comment expliquer au petit frère le caractère définitif de la disparition ? La benjamine, une surdouée, peut-elle trouver une forme de paix alors que l’adolescence monte en elle en une sève qui exaspère toutes les émotions ? Quelle place reste-t-il à une mère dont l’époux est tout entier tourné vers la douleur et l’obsession de démasquer le coupable ? Une femme qui, par ailleurs, n’a jamais vraiment désiré enfanter ni s’établir durablement dans cette banlieue triste. Le quartier lui-même, si paisible pour ne pas dire assommant, prend la mesure du traumatisme à sa manière, entre gêne et célébrations spontanées.

Susie suit donc ce petit monde depuis son perchoir, un lieu intemporel que l’auteur décrit de temps à autres, à touches légères, un royaume céleste qui vaut plus pour ses rencontres que pour ses paysages et ses distractions.

D'ailleurs Sebold n’est pas toujours convaincante lorsqu’il s’agit de prêter vie – hum – à la narratrice et à son nouvel environnement. Son ange évoque donc la cruelle séparation d’avec les siens, raconte leur deuil et celui de ses amis, observe son assassin qui sans cesse échappe à la vigilance de la police. Ce parti-pris, clairement fantastique, a peut-être contribué au succès mondial du roman. Artificiel – par moments Susie remonte le temps et contemple le passé de sa mère ou de son meurtrier – le procédé n’apporte pas grand-chose à l’histoire, quand il ne le gâche pas : ainsi le retour provisoire de la jeune fille sur Terre, réincarné dans une amie le temps de faire l’amour avec un garçon qu’elle n’avait jadis pas eu le culot d’embrasser, fait un peu tâche.  Il autorise en revanche l'utilisation d'une voix, d'un ton, bref ce que l'on appelle aussi le style, et qui offre à la narration une belle unité, en parfaite adéquation avec le sujet. 

La nostalgie proclamée du titre français s’efface au profit de la douleur des survivants, de leur capacité à se réinventer partiellement dans la matière même du deuil. Cette renaissance, l’auteur la narre avec un vocabulaire à la fois simple et sensible, parfois familier, d’une intense mélancolie, où affleurent le surnaturel et se révèle la fragilité des êtres. Où s’épanouissent, enfin libérées, des émotions pubères et relativement épargnées de pathos. Ainsi en est-il de Ruth, l’amie de la défunte qui s’installe à New York pour y écrire des poèmes entre deux jobs. Touchée par une grâce singulière, elle décèle au hasard de ses excursions les disparitions violentes de jeunes filles comme d’autres découvrent des sources souterraines, autant d’assassinats qu’elle listera sur un carnet en une tentative très personnelle de rendre justice à sa copine de classe.

Le roman dessine aussi des portraits plus équivoques : la mère fuyant son foyer faute d’y trouver le moindre réconfort ni le moindre espoir est une création  touchante. Abigail Salmon est un mystère irrésolu tant pour sa défunte fille que pour le lecteur. À moins qu’elle ne symbolise à elle seule ces femmes résignées à la maternité et à la vie de famille afin d’entrer dans un moule dont la puberté a pourtant nourri l’exécration. Une mère par accident ? Peut-être. Après tout, sa propre mère semble avoir un sens des responsabilités familiales un peu hors-normes. Semble seulement, car malgré son alcoolisme et sa futilité Grand-maman Lynn s’avérera d’une loyauté et d’une aide précieuses, quand la mère a déserté et que le père n’est plus tout à fait là.

L’attention scrutatrice de Susie, son don d’ange en séjour longue durée au purgatoire, s’attarde aussi fréquemment sur son tueur. Mr Harvey a fait de sa vie un mensonge auquel le voisinage prête foi malgré les signaux d’alerte lancés par le père de Susie – mais accepter d’avoir passé tant de mois auprès d’un concitoyen sans en avoir identifié la nature monstrueuse est sans doute trop difficile, y compris pour la police. Seul dans sa grande maison, ce soi-disant veuf construit de charmantes maisons de poupées qu’il revend à des clients fortunés.

Mr Harvey est donc cette figure désormais traditionnelle d’un certain roman américain, ce poncif absolu : le meurtrier sexuel en série. Car il n’a pas seulement démembré l’héroïne, il a sévi à maintes reprises, ici et là quand il n'a pas épuisé son vice sur des animaux. Quelques détails lui confèrent cependant une aura particulière, qui instaurent le malaise et atteignent l’exploit de mettre le manichéisme et le jugement moral de côté, comme si tel n’était pas l’enjeu de la romancière : Harvey ne représente pas tant le mal absolu à équilibrer par une proposition positive qu’une victime supplémentaire de la solitude, celle-là même qui afflige tous les protagonistes. Le retrouver ne sera pas tant l'occasion pour Susie de se venger post mortem et d'obtenir réparation que de voir sa famille s'apaiser enfin. 

Après tout, ce n’est pas un thriller et encore moins un roman policier. D’ailleurs, l’enquête sera brève, sans être passée sous silence – encore un trait de la fiction US où il n’est pas question de raconter n’importe quoi sous prétexte de littérature  – et l’inspecteur en charge de l'affaire portera lui aussi le fardeau de cette famille. Jusqu’à s’immiscer dans la vie de celle-ci en prenant pour maîtresse la maman de Susie. Encore un drame que Susie prendra soin de ne pas juger mais plutôt d'en saisir les conséquences psychologiques. La peine est-elle soluble dans l'adultère ?

Toutefois, la reconstruction, la recomposition et la réunion auront bien lieu : la sacrosainte famille, modèle réduit et parangon de la communauté américaine, pansera ses plaies, toutes ses plaies. Même s’il lui faudra pour cela endurer quelques années de souffrance, vécues sous l’œil attentif de Susie.

Le méchant sera-t-il puni ? A vous de le découvrir… 

Traduit de l'américain par Edith Soonckindt

jeudi 6 décembre 2012

Colosse



Un ado colossal est arrivé hier dans le collège de ma fille. 
Il a dit à tous, J'ai été viré de mon collège parce que j'ai envoyé un mec à l'hosto. 
Il a dit à une fille qui sortait son portable, Range-le parce que si je vois la marque, je te le vole.
Il a dit à ma fille qui allait fermer une fenêtre sur ordre de sa prof, Bouge pas ! Si tu bouges pas ou je te tabasse !
A la fin de la journée il a dit, Plus tard je serai policier. Je serai policier parce qu'il y a trop de délinquants.

mardi 4 décembre 2012

Synchrone - Tome 1 : trauma




De quoi ça parle ?
La balle qui a tué la femme de Ian Mallory a également plongé ce dernier dans le coma. Trois ans plus tard, il se réveille, atteint d'une étrange pathologie : il vit ses émotions en différé. (Description de l'éditeur) 
De quoi donner des idées à certains... Car si cette froideur provisoire fait du héros un "cynique de quelques heures" - le temps que sa conscience prenne la mesure morale des événements affrontés - elle lui accorde aussi l'attention de personnages nettement plus intéressés. 

C'est comment ?
Sur ce pitch, Vincent Delmas construit une intrigue pleine de promesses, avec double vie inside et petits meurtres en famille. Difficile d'en dire plus, sinon à déflorer l'intérêt de ce premier tome. A ce propos, faites-moi plaisir : ne lisez pas le résumé au dos de l'ouvrage. Il raconte à peu près tout ce qu'il y a à savoir de l'épisode. C'est-y pas crétin....
Depuis le mobile de l'attentat dont a été victime son épouse jusqu'aux motivations de ses ex-employeurs, Mallory, aujourd'hui auteur de thriller - ouah, trop fort la mise en abyme -,  va devoir résoudre un sacré paquet de noeuds. Sans y laisser des plumes ? Sûrement pas !
Un thriller assez violent et très réussi, même si je ne suis pas fan du trait de Riccardo Crosa. Plus qu'à espérer que la série ne sera pas étirée en what-mille tomes. 

C'est au Lombard et le T2 est dispo.

lundi 3 décembre 2012

Borgen, saison 2


Dites, vous n'êtes pas en train de louper Borgen, the série politico-dramatique danoise que je l'aime beaucoup ? Rassurez-moi...
C'est la saison 2, tous les jeudis à 20h35 sur Arte. Hélas en mode indigeste "3 épisodes pour le prix d'une soirée". Quelle drôle d'idée, franchement.
Bon, comme il s'agit d'une série, on reprend tous les éléments de la saison précédente à peu de choses près et on tâche de faire évoluer les protagonistes - ou hoqueter, c'est selon.
Dans tous les cas, une joyeuse description de toutes les compromissions auxquelles madame le 1er ministre doit s'adonner pour faire vaincre ses... euh, ses quoi au juste ? Comme elle a déjà sacrifié ce qui l'avait conduite au sommet du gouvernement, ces interminables journées de pouvoir ressemblent désormais à un exercice de survie.Winter is coming, quoi.
Si j'étais honnête avec moi-même - parce que des fois j'aime me raconter des craques -, je dirais que cette saison ne tient que grâce à la géniale Sidse Babett Knudsen .
Ah, et si tout de même : l'odieux Laugessen, patron d'un tabloïd qui fait un peu chier tout le monde avec une absence totale de vergogne et une science consommée du mépris, me procure beaucoup de joie.
A suivre impérativement en VO, même si les 1ères minutes de danois sont, hum, déconcertantes - et me rappellent une cuite à bord d'un ferry parti du Pirée, mais c'est une autre histoire.

CHERUB - tome 4 - Robert Muchamore



CHERUB est une agence britannique ultra-secrète qui entraîne et emploie des orphelins pour mener des opérations d'infiltration auprès de cartels de la drogue, de marchands d'armes, de truands...
De la graine de voyous, quoi, brillamment canalisée par la toujours très pragmatique et néanmoins perfide Albion.
Du roman pour ados monté très cut et qui carbure à l'adrénaline. Une galerie de personnages aussi, avec en tête de file le très colérique James Adams.
Chaque opus propose une histoire complète, alternant phases d'entraînements, vie quotidienne au "campus" et missions hyper risquées.
Dans les deux épisodes que j'ai lus (le 2 et le 4, au hasard des prêts), la menace n'est pas assez grande malgré les milieux à fort potentiel criminel infiltrés, pour générer de l'angoisse façon espionnage.
Et puis les adultes, flics compris, servent trop souvent de filet de sécurité pour que je me prenne vraiment au jeu. Mais je n'ai pas l'âge requis, faut  bien l'admettre. En revanche, impossible de ne pas saluer l'auteur pour la qualité des intrigues.
Le ton enlevé, la description des relations adolescentes et les propos crus rendent le tout fort sympa à suivre.
Déjà 14 épisodes publiés depuis 2004, sans compter les prequels, Henderson's boy, qui narrent la création du service durant la 2nde guerre mondiale.
Dipos en poche chez Casterman