C'est quoi, de qui, chez qui ?
Plaisirs Coupables, de Laurell K. Hamilton. Editions Milady
De quoi ça parle ?
Anita Blake est une réanimatrice. Son job ? Relever les morts et les remettre en terre, un peu plus tard. On la paie pour ça, un agent s’occupe de trouver les clients. Mais son activité parallèle, à la coriace Anita, c’est la chasse aux vampires. Elle les tue. Ils ne sont pas beaucoup à y arriver. Faut dire qu’ils sont teigneux, les buveurs de sang, qu’ils ont des pouvoirs faut voir comme.
A la Nouvelle-Orléans, et ailleurs dans le monde on le suppose, les vampires ont pignon sur rue. Certains sont foutument séduisants. Mais parfois, ils deviennent très vilains, font des crasses aux humains et alors-là, pas de quartier. L’Exécutrice intervient.
« Plaisirs coupables » est le nom d’une boîte de nuit où débute le roman. Pas de pole dancing mais des spectacles de lente, ahum, succion de victimes consentantes. Vous voyez le genre…
Anita y rencontre une trèèèèès ancienne vampire. Mille ans, ça fait une paille. C’est un peu franchement la chef de la ville. Elle lui demande la vioque de retrouver celui qui décime ses rangs. Car il semble qu’un tueur – pas Anita, hein – s’en prenne à ses serviteurs. Notre Anita n’a d’autre choix que d’accepter – du moins, l’auteur s’acharne à nous le faire croire.
Et hop ! C’est parti pour une enquête mouvementée et sanglante, avec moult morsures, tentations sexuelles, cultes vaudous, ecchymoses et trous de balle – enfin, je me comprends.
J’ai vite été largué dans les investigations de la belle Anita, les rôles des uns et des autres, et aussi le statut social des vampires. Certains possèdent des parcs d’attraction où les humains emmènent leurs enfants assister à de sanglantes animations. Mouais. A part ça, elle déchire Anita. Ah, si seulement elle ne craquait pas sur le beau Jean-Claude (sic), vampire séducteur et puissant…
C’est comment ?
Aux US, c’est ce qu’on appelle de l’urban fantasy. Chez nous, de la bit-lit. Rien mais absolument à voir avec Twilight : on n’est pas sur le terrain de la romance surnaturelle entre ados qui rêvent-de-se-bécoter-mais-bon-c’est-mal, mais sur celui du livre d’action.
Là, c’est de la littérature de gare. Dans le bon sens du terme. Pas de temps mort, pas mal de trouille pour l’héroïne qui s’exprime dans la plus pure tradition hard-boiled. Sue Grafton a fait des émules. Elle a peur Anita, elle a tout le temps la trouille, mais elle fonce dans le tas, avec son gun au bout du bras. On ne sait pas trop pourquoi. Ah si, parce qu’il n’y aurait pas de livre, sinon. On y parle de vampires mais bien sûr, on parle tout le temps de sexe à mots plus ou moins couverts.
Ça se passe dans le sud des US. Mais Hamilton ne se fend guère de descriptions. On sait surtout qu’il y fait chaud et moite, qu’une paire de poules est toujours utile pour relever les cadavres.
Le livre date de 1993 ; il ressort, lui et toute la série, aux éditions Milady. 93… Vous savez, cette époque où il fallait descendre de voiture en pleine poursuite pour trouver une cabine téléphonique ? Parce que les portables…
En résumé :
Bien : zéro temps mort. Anita Blake a le sens de la réparti. J’aimerais bien la rencontrer, mais seulement quand elle est de bonne humeur.
Moins bien : moi les rats-garous, je peux pas. Et quand Anita elle leur donne des coups de pied dans l’entre-jambe, je me marre. Enfin, je ne suis pas certain d’avoir compris l’histoire.