Disney s'empare de Lucasfilm. Dans le butin : StarWars. What else ?
Sur la toile, certains s'en émeuvent, comme si la bande à Mickey allait teindre en rose la plus célèbre trilogie x 2 de SF. Le risque est-il si grand ? Certes, le dernier opus diffusé était d'une profonde noirceur : le mal triomphait partout, éradiquant dans son désir de conquête jusqu'à l'Amoooour lui-même. Et la princesse Amidala de mourir en couches - normal, elle mettait au monde un über méchant déjà légendaire : la morale était sauve. Et puis, on savait que le Bien triompherait bientôt et sans partage, puisque Lucas avait raconté son épopée à l'envers. En 1983, la messe était dite : les Jedi venaient à bout d'un empire galactique dominé par un Sith aux effroyables problèmes cutanés.
D'ailleurs, revenons à 1983. Le retour du Jedi - un temps baptisé la Revanche du Jedi avant que Lucas ne trouve que décidément, la vengeance ne sied guère à un ordre de guerriers bouddhistes et stoïques - envahit les écrans du monde entier. Sur la planète-forêt d'Endor apparaît un peuple d'ours en peluches. Les Ewoks. Vous n'avez peut-être pas oublié le tollé qu'avait provoqué leur invention. Les fans étaient furieux, la presse se déchaînait. À les en croire, les Ewoks n'étaient qu'un prétexte au merchandising offensif de Lucas. Après la pénombre tombée sur les valeureux gentils dans l'Empire contre-attaque, ces nounours faisaient tache. Au point que, l'a-t-on aussi oublié, Gary Kurtz, producteur attitré de Lucas depuis American graffiti, abandonnait le navire stellaire pour cause de niaiserie scénaristique - une erreur professionnelle assurément si l'on en croit la suite de sa carrière.
Lucas s'est très vite avéré un maître du spectacle familial. Même American graffiti, qui se voulait novateur, adulte et sûrement pas grand public, avait attiré les foules. L'une des singularités du Californien a été non pas de trousser des projets peu fédérateurs envers et contre tous mais de chercher à produire ses spectacles en toute liberté créative. Exit la nouvelle génération de décideurs de la Fox ou de Paramount : Lucas se passerait de leurs veto continuels. Une forme d'indépendance qui n'excluait plus, dès StarWars, de chercher à ramener les foules dans les salles obscures grâce à des histoires archétypales et d'où toute évocation d'une sexualité un tantinet adulte serait bannie. Même Indi, ce symbole sexuel malgré lui, n'échapperait pas à l'obligation de taire ses élans et de se contenter de bien chastes baisers.
Pour ma part, je n'ai aucune impatience à voir un nouvel épisode d'Indiana Jones : les deux derniers m'ont suffisamment ennuyé pour me contenter des précédents. La grande question est de savoir si Disney ira puiser dans l'immense hangar aux idées qu'a généré StarWars au travers de ses comics, ou se contentera de faire écrire une nouvelle aventure à une palanquée de scénaristes cornaqués par des script doctors imprégnés du Mythic Journey de Vogler. Que Lucas lui-même demeure consultant n'est pas forcément rassurant.
A suivre, donc...
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