Boston, après la guerre civile. Un tout jeune journaliste se
voit par hasard confier un reportage dans le Texas le plus sauvage, le Hell’s
half acre d’un bled nommé Fortworth.
Oubliant les règles les plus élémentaires de l’objectivité, le
garçon va se livrer corps et âme à ce wild west impitoyable. Quitte à prendre
part à ses syndromes les plus criminels et jeter hors de selle l’innocence dont
ses bagages étaient remplis.
Voilà une bédé montée comme un scénario de Tarantino*, qui
trouve le moyen d’être un récit d’initiation, l’histoire d’une double vengeance,
un portrait de groupe et une énigme.
Sûr, c’est du western tendance pulp, où, en
cinq ou six cases par page, un dessin sobre et aux à-plats de couleurs tranchés
réinventent un monde aussi brutal que surexploité par la culture populaire. Mais
les jeux de narration, où des fils se croisent et s’éloignent jusqu’à enfin
faire sens, bousculent le lecteur le long de neuf chapitres fleurant la poudre,
la boue, la peur des condamnés – et les clins d’œil au genre.
Des protagonistes convaincants, moins manichéens qu’aux
prises avec l’instinct de survie et l’espoir d’une vie meilleure façon rêve
américain, coexistent le moins pacifiquement possible.
Reste à deviner qui du scribouillard pied-tendre, de la joueuse
de poker psychotique, de l’apprenti shaman ou du braqueur de banque, tirera ses
marrons du feu pour se bâtir une place au soleil… de Boston.
Une 2e aventure est prévue, vous pouvez compter sur moi
pour la lire.
*Le scénariste racontait
dans une préface à Reservoir Dogs avoir employé les ressources plus singulières
du roman, pour casser la stricte linéarité du récit et dynamiser ses films.
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