samedi 30 avril 2011

Une part d'oubli




Doit-on s'enthousiasmer pour le mariage d’un prince et d’une roturière?
Les grincheux crient au scandale, à la faramineuse dépense ; pensez donc : des centaines de millions de livres volatilisées l’espace d’une journée. Heureusement d’autres rétorquent, très avisés, que les festivités rapporteront plus du double. Le merchandising, les droits tv… sont passés par là.
Encore ceci : le contexte économique n’étant pas à la franche rigolade, on pourrait grogner devant l’étalage d’un tel faste. Sans parler de la guerre un peu partout, des révoltes arabes, du suspense insoutenable de la candidature PS, du neverending scandale du foot français, de la catastrophe nucléaire nippone toujours en cours, du cours toujours plus délirant des matières premières : l’actu serait assez remplie de trucs boulants pour ne pas s’extasier devant des noces royales. « Quelle indécence », ce genre de prêt-à-penser.
Mais la part de rêve, vous en faites quoi, exactement, les amis ? Et puis, on aimerait tous quelque part être une petite Kate Middleton, non ? Allez, faites un effort, quoi.
Alors que la Grande Bretagne s’engage dans un tunnel de régression sociale sans précédent depuis 1945, son peuple a choisi de la boucler et de rêver en communion. Certes, nos voisins ne sont pas les champions du mouvement social. On les comprend : lorsqu’ils font l’effort de râler un poil, le gouvernement se montre aussi cruel qu'un despote florentin. Qui a oublié les grèves de mineurs réprimées par la Dame de Fer ? Pas eux, sans doute.
Allez, les Britanniques ont choisi Cameron comme nous avons élu notre président. Courber l’échine et donner aux, ahum, grands de ce monde, l’importance d’icônes de l’Ancien Régime instaurant une politique destinée à supprimer un à un des droits souvent chèrement acquis, semble être l’option que nous avons tous prise.
Tous, oui. Car nous étions 2 milliards devant notre tv, hier.
Fermez le ban.

jeudi 28 avril 2011

Trolls & Légendes (2)


Un festival de cette ampleur, je peux vous assurer que ça dégage. A la fois convention de jeux, concours de costumes, festival de ciné et de musique, librairie, marché médiéval, il y a de quoi vivre 200 week-ends en un seul. Quand on est auteur invité, on est là pour bosser.
Comme je ne suis pas tout à fait le genre à vous raconter des blagues, j’avoue que 1/les dédicaces dans un lieu bienveillant ne ressemblent pas à du travail 2/je me suis souvent baladé dans les allées pour prendre des photos 3/ le petit bonheur de retrouver des confrères zé collègues que j’aime beaucoup ne se mesure pas : il se goûte.

Par ailleurs, j’y ai rencontré quelques uns de mes coéditeurs. Oui, ceux de l’expérience « My Major Company Books ». Sous le pétillant patronage de la « Cuvée des trolls », Guillaume et moi avons partagé des souvenirs d’une aventure qui fêtera son 1er anniversaire en mai. Oui, un an déjà, vous pouvez le dire, ça ne nous rajeunit pas ; à l’époque on pensait tous devenir riches en 2011 – faudra attendre un chouille, les amis. On a aussi causé de l’avenir parce que bon, la nostalgie c’est sympa mais cinq minutes seulement – le plan méga-seller, il se prépare, hein. Mes coéds, donc : sous sa robe d’avocat Guillaume dissimule un créatif multicartes. M’est avis que vous aurez bientôt de ses nouvelles ailleurs qu’à la cour. Pascale s’est aussi présentée à ma table pour tailler le bout de gras. Ne t’en fais pas Pascale, une fille sur deux qui aime la lecture, c’est déjà un beau palmarès !

Côté retrouvailles : Murielle, Fred… les « habitués » n’ont pas hésité à traverser la frontière pour passer un moment un peu fou à Mons. Merci de vous être arrêtés par chez moi ! La bande à Bragelonne a donné à mon week-end belge l’indispensable fantasy family touch. Imaginez un truc avec des couleurs, des rires, des vannes, des câlins et de la prospective – merde, on est aussi là pour travailler, non ? et vous aurez une idée du truc. L’occasion de faire connaissance avec Seb, tout nouveau dircom’ de la maison. Un très chouette garçon auquel je confierai désormais mes plans com’ planétaire avec un joyeux mélange d’enthousiasme – autant se montrer convaincu si on veut convaincre – et de mesure – il pratique le jiu-jitsu brésilien.
Vous l’aurez compris, Trolls & Légendes c’était mieux que bien.

Toutefois, en farfouillant parmi les clichés qui commencent à envahir Facebook je me rends compte du nombre de copains que j’ai loupés, des happening auxquels j’aurais aimé assister. On n’est jamais contents. Surtout moi.
Trolls & Légendes, la prochaine édition est dans deux ans. Count me in, you guyz.

Photo : Erik Wietzel

mercredi 27 avril 2011

Les visages, de Jesse Kellerman



C'est quoi, de qui, chez qui ?
Les Visages, Jesse Kellerman, Sonatine

De quoi ça parle ?
Fils de bonne famille, Ethan Muller est un galeriste new yorkais désabusé, un peu branleur et en rupture de ban avec sa famille. Le jour où il découvre, dans un immeuble appartenant à son père, les œuvres dérangées d’un artiste en fuite, sa vie bascule : parmi l’hectare de dessins (!) les portraits de 5 chérubins sont ceux d’enfants assassinés dans les sixties. Se faire une petite fortune sur le dos d’un artiste qui a par ailleurs disparu de tous les radars va dès lors s’avérer plus compliqué que prévu.

C'est comment ?
Jesse Kellerman est doué. D’accord, il a été à bonne école. Quand même, il invente avec Les Visages un ton et un mode de récit plutôt original dans le paysage du thriller mainstream made in US – vous avez vu comment je case de l’english ? Kellerman nous met en garde dès la 1ère page : ce ne sera pas un roman policier traditionnel. On imagine sans peine son éditeur lui souffler cet avertissement tant le lecteur qui s’attend à du procedural pur porc, de la recherche de serial killer bien sanglante, sera déçu. Ici on prend son temps, avec ce qu’il faut d’humour et de sentiments, pour développer une intrigue qui remonte un siècle et demi dans le passé.

C’est moins bien : pas formaté twists à go-go et tension-à-frissons.
C’est bien : pas formaté twists à go-go et tension-à-frissons.

Trolls & Légendes






Si vous commencez à croiser un nombre important d’elfes, de guerriers masqués, de satyres, d’archers, d’anges plus ou moins démoniaques, de troubadours il y a des chances que fassiez partie du casting du Bilbo de Peter Jackson, ou que vous soyez perdu dans les allées du festival Trolls & Légendes, à Mons. En ce qui me concerne, c’était l’option 2 et derrière la table de la librairie Les Quatre Chemins pour un we assez dingue de dédicaces. Comme le dit mon ami Pierre Pevel, vainqueur pour cette édition du prix des littératures d’imaginaire, T& L est le meilleur festival de fantasy francophone. Et de loin ! Un grand bravo à toute l’équipe du festival, qui a élevé au rang d’art la maîtrise du stress et l’hospitalité - et ce malgré 13000 visiteurs. Et un énorme merci à Varie Frances pour son invitation. You rule !
[à suivre...]

photo : Erik Wietzel

lundi 18 avril 2011

Black Summer


Comme super héros défenseur de l’Amérique, on a vu mieux : John Horus vient d’assassiner le Président des US. Ce membre éminent d’une équipe de 7 armes humaines à la solde des Services Secrets et bardée de superpouvoirs a-t-il pété les plombs ou règle-t-il les comptes d’une société écœurée par le double-langage de ses dirigeants, les dérives d’un Occident à l’agonie et aveuglé par les lumières factices de la Démocratie ?
Watchmen light, cette épopée sanglante met en scène, le temps d’une unique intrigue, une team disparate composée de râleuses et de grognons, de superhéros fatigués, lâchés par leur hiérarchie mais toujours aussi dangereux. Warren Ellis signe un scénario nerveux, ambigu, tandis que Juan Jose Ryp donne à ses cases un fourmillement de détails qui rappelle fortement Geof Darrow.
Une belle éditions française de mes copains de Milady Graphics.
(image : DR)

La Ligue de L’imaginaire revient de Serre-Chevalier





Accueillis tels des princes ? Oh que oui. Et comme si les sourires de l’équipe de Plumes de Glace ne suffisaient pas à notre bonheur, le soleil s’est accroché aux sommets dès notre arrivée pour ne plus les quitter du week-end.
Gâtés, je vous dis.
En sus de créer une belle occasion de rencontrer nos lecteurs, le festival a permis à la Ligue d’expliquer les rudiments de l’écriture d’un roman de suspense, le temps d’une conférence. Une Ldi « augmentée » puisque l’immarcescible Maud Tabachnik était de la partie.
Un grand bravo aux lauréats du prix Plumes de Glace qui récompensait des premiers romans policiers – un vote exercé par un panel de lecteurs parmi une sélection d’une douzaine d’ouvrages. Et un grand merci à la géniale équipe, sous la houlette de la sémillante Marie Raynaud – libraire de Serre-Che – et de la bouillonnante Nicole Hermille de l’Office du Tourisme.
Rendez-vous en 2012 !
photo : Erik Wietzel


Le palmarès :


1er prix
Eric FOUASSIER, Morts Thématiques
2ème prix
Nathalie CHACORNAC, Dérives
3ème prix
Bernard BOUDEAU, Méfie-toi d'Assia

palmares


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