mardi 29 septembre 2009

lecture: Plaisirs Coupables


C'est quoi, de qui, chez qui ?
Plaisirs Coupables, de Laurell K. Hamilton. Editions Milady

De quoi ça parle ?
Anita Blake est une réanimatrice. Son job ? Relever les morts et les remettre en terre, un peu plus tard. On la paie pour ça, un agent s’occupe de trouver les clients. Mais son activité parallèle, à la coriace Anita, c’est la chasse aux vampires. Elle les tue. Ils ne sont pas beaucoup à y arriver. Faut dire qu’ils sont teigneux, les buveurs de sang, qu’ils ont des pouvoirs faut voir comme.

A la Nouvelle-Orléans, et ailleurs dans le monde on le suppose, les vampires ont pignon sur rue. Certains sont foutument séduisants. Mais parfois, ils deviennent très vilains, font des crasses aux humains et alors-là, pas de quartier. L’Exécutrice intervient.

« Plaisirs coupables » est le nom d’une boîte de nuit où débute le roman. Pas de pole dancing mais des spectacles de lente, ahum, succion de victimes consentantes. Vous voyez le genre…

Anita y rencontre une trèèèèès ancienne vampire. Mille ans, ça fait une paille. C’est un peu franchement la chef de la ville. Elle lui demande la vioque de retrouver celui qui décime ses rangs. Car il semble qu’un tueur – pas Anita, hein – s’en prenne à ses serviteurs. Notre Anita n’a d’autre choix que d’accepter – du moins, l’auteur s’acharne à nous le faire croire.

Et hop ! C’est parti pour une enquête mouvementée et sanglante, avec moult morsures, tentations sexuelles, cultes vaudous, ecchymoses et trous de balle – enfin, je me comprends.

J’ai vite été largué dans les investigations de la belle Anita, les rôles des uns et des autres, et aussi le statut social des vampires. Certains possèdent des parcs d’attraction où les humains emmènent leurs enfants assister à de sanglantes animations. Mouais. A part ça, elle déchire Anita. Ah, si seulement elle ne craquait pas sur le beau Jean-Claude (sic), vampire séducteur et puissant…

C’est comment ?

Aux US, c’est ce qu’on appelle de l’urban fantasy. Chez nous, de la bit-lit. Rien mais absolument à voir avec Twilight : on n’est pas sur le terrain de la romance surnaturelle entre ados qui rêvent-de-se-bécoter-mais-bon-c’est-mal, mais sur celui du livre d’action.

Là, c’est de la littérature de gare. Dans le bon sens du terme. Pas de temps mort, pas mal de trouille pour l’héroïne qui s’exprime dans la plus pure tradition hard-boiled. Sue Grafton a fait des émules. Elle a peur Anita, elle a tout le temps la trouille, mais elle fonce dans le tas, avec son gun au bout du bras. On ne sait pas trop pourquoi. Ah si, parce qu’il n’y aurait pas de livre, sinon. On y parle de vampires mais bien sûr, on parle tout le temps de sexe à mots plus ou moins couverts.

Ça se passe dans le sud des US. Mais Hamilton ne se fend guère de descriptions. On sait surtout qu’il y fait chaud et moite, qu’une paire de poules est toujours utile pour relever les cadavres.

Le livre date de 1993 ; il ressort, lui et toute la série, aux éditions Milady. 93… Vous savez, cette époque où il fallait descendre de voiture en pleine poursuite pour trouver une cabine téléphonique ? Parce que les portables…

En résumé :

Bien : zéro temps mort. Anita Blake a le sens de la réparti. J’aimerais bien la rencontrer, mais seulement quand elle est de bonne humeur.

Moins bien : moi les rats-garous, je peux pas. Et quand Anita elle leur donne des coups de pied dans l’entre-jambe, je me marre. Enfin, je ne suis pas certain d’avoir compris l’histoire.

mardi 22 septembre 2009

Souvenirs de Nancy

Pierre Pevel, bienheureux dédicaceur fou !

Patrice Louinet me jette un sort mental tandis que je tente d'écrire sur mon carnet rouge à travers la couverture.

Par Crom, le Sir Louinet en personne !

Dédicaces et bonnes tables


Nancy, c'est fini, c'était l'année de mon premier carton...

Déjà avec la librairie le Hall du Livre, j'avais il y a trois ans battu un record de ventes & signatures lors de ma première visite nancéenne - je me répète, je sais ; simplement les w.e. réussis on aime s'en souvenir et une propension à la générosité donne des envies de partage.
Cette édition 2009 fut sans aucun doute aussi bonne et encore plus fun. Le plaisir de rencontrer autant de nouveaux lecteurs, je ne vous dis pas.
Et puis, quelques fidèles du blog m'ont fait la gentillesse de passer me voir.
Trois journées de dédicaces, sous les tentes de cette very big manifestation, la première de la Fameuse Rentrée Littéraire française (tm).
Trois journées aussi à profiter sans retenue des bonnes adresses de Pierre Pevel, mon camarade auteur de chez Bragelonne-la-maison-où-c'est-qu'on-est-bien.
A retenir : Chez Tony, un traiteur italien qui a dressé quelques tables sous le marché couvert. Une montagne de charcuteries, des collines de pâtes fraîches et farcies, des lacs de limoncello où se baignent languissamment de petits babas...

Aux Agaves, où nous nous sommes régalés d'une poellée de St-Jacques sur un lit de fettucini fraîches, accompagnée de pouilly-fuissé.

Surtout, l'explosion gustative d' A la table du bon roi Stanislas. Enorme coup de coeur, ineffable moment de gastronomie fine et sans chichi, soignée et généreuse.
Bon sang.
Que de saveurs pour le prix d'une pizza à Paris...
Irma et Pierre Pelot, Patrice Louinet, ma chère et tendre ainsi que, bien sûr, Pierre Pevel, étaient mes heureux commensaux.
Comme le disait l'ami Pevel, il y a un avant et un après A la table.
Qui a dit que la littérature suffisait à nourrir son homme ?
Sûrement pas moi...


Ah, et j'ai mangé quelques bretzels lorrains, évidemment.

samedi 19 septembre 2009

De cave et d'épée

Nous avons passé un partie de la journée à répondre aux questions, troussées par leurs profs, de lycéens.
Les mêmes, en boucle. Forcément, malgré la bonne, ahum, volonté de nos journalistes en herbe qui auraient préféré passer du temps à courir après le sexe opposé - ou pas - dans les contre-allées, on se lasse, nous autres.
Alors on revoit nos classiques...

Où nos jeunes lycéens apprennent donc que les frères Goncourt se prénomment en fait Edmond et Josette, qu'ils sont connus pour leur relation avec les frères Lumière, lequel quatuor a jeté un éclairage nouveau sur la littérature française.
Que l'on peut écrire, enchaîné par son éditeur, des romans de cave et d'épée.
Que nous trouvons notre inspiration dans une boutique à idées.

...

jeudi 17 septembre 2009

Dédicaces à Nancy


Demain vendredi, je serai à Nancy au salon du Livre sur la place. Trois journées de folles dédidaces.
Folles ? Ben oui, il arrive que Marc Levy, 1m90, déboule sous les tentes et que la foule trépigneuse et subjuguée bouscule un peu tout alentours.
Déjà vécu le truc, c'est impressionnant.
Surtout pour mes pieds.
Maintenant, "Le Livre sur la Place" ce sont de Gentils Libraires tout dévoués à la cause. On y est bien accueillis, très bien. Il y a trois ans, j'avais battu, que dis-je, pulvérisé mon record de livres vendus lors d'un salon. Non content d'avoir soutenu l'effort, les Gentils Libraires m'avaient offert un parapluie (ben oui, Nancy, quoi...).
Je serai aux côtés de l'ami Pierre Pevel, de Patrice Louinet et j'aurai grand plaisir à passer un moment avec Pierre Pelot.
Voilà, je suis ravi de retrouver la place Stanislas, les bains de pieds... euh, de foules.


Si seulement Marc Levy pouvait dédicacer un peu plus loin...

mercredi 16 septembre 2009

Boussole

Je suis passé saluer l'équipe de ma maison d'édition aujourd'hui. Puis j'ai déjeuné avec mon éditeur. Avant de revenir à ladite maison.
Pas pu voir tout le monde : c'est qu'il y en a des étages dans cette belle entreprise. A chacun d'entre eux, son lot de vieux potes et de nouvelles recrues. Je m'embrouille dans les prénoms .
Parfois, on se prend à rêver que tous les collaborateurs aient l'imagination du père de Nemo en matière de prénoms. "Et si on s'appelait tous Marin Junior ? "
Mais je suis en progrès.
Ces petits séjours, ils me font un bien fou. Après quelques semaines de valse-hésitation entre plusieurs projets, ils donnent de quoi retrouver le nord entre deux verres de Saint-Emilion.
Le nord mais pas trop : la fantasy n'est jamais bien loin et elle ouvre sur des mondes qui se jouent des points cardinaux.

lundi 14 septembre 2009

Sur orbite...


Cet été, j’aurais marié mes plus anciens amis. 1978 pour l’un, 1982 pour l’autre. Primaire et lycée, deux galaxies dont la lumière éclaire distinctement les enfants que nous étions alors.

L’un est chef de la rubrique ciné d’un grand quotidien national. L’autre tient l’une des plus grandes librairies d’ancien d’Europe. Autant dire qu’ils sont d’ores et déjà au firmament de leur vie professionnelle.

Pourtant malgré l’âge, malgré la réussite, ils se sont mariés pour la première fois cette année. Les épouses sont deux astres dont le feu et la joyeuse énergie ne sont pas près de s’éteindre.

Les mariages sont de très efficaces machines à remonter le temps. D’authentiques lentilles gravitationnelles qui donnent à voir, au-delà des distances, à quoi ressemblaient nos univers personnels il y a quelques millions d’émotions-lumières.

En juin, en septembre j’étais là, au milieu d’amis que je n’ai jamais cessé de côtoyer et d’autres que j’avais perdu de vue pour un tas de raisons dont beaucoup ont à voir avec, justement, le temps qui passe ; les cérémonies maritales rapprochent les amis puis les unions les éloignent avec une force égale.

Parfois.

En ce qui nous concerne, j’étais heureux de constater une fois de plus que nous avions déjoué la plupart des trous noirs que nous réserve l’âge adulte – je l’admets : certains d’entre nous ne sont des adultes qu’à temps partiel.

Certes, je n’ai appartenu à ces communautés qu’en périphérie. Par goût d’une certaine solitude, par peur de l’engagement. Leur champ de force m’a néanmoins toujours rappelé dans leur orbite.

A des vitesses variables nous gravitons ainsi autour de notre amitié telles des comètes qui, de temps à autres, déposent un peu de leur éclat dans le ciel de nos vies.

Ces mariages sont nos pluies d’étoiles filantes.

vendredi 4 septembre 2009

"Plume Libre" aime les Dragons de la cité rouge


Voilà, ça fait vraiment plaisir de lire ce genre de billet ! Merci à l'enthousiasme de Plume Libre !

Don Corleone forever

Payez-vous un parrain et faites une bonne action dans le même temps.
Ou comment garder Don Corleone près de soi à vie.

jeudi 3 septembre 2009

Quarante ans - et des poussières.

A quarante ans, j’ai compris qu’il existe des gens à la fois beaucoup plus jeunes et plus talentueux que je ne le suis
Et que je ne serai jamais celui que je rêvais d’être à leur âge.
Qu’il était concevable d’être guidé par l’inconséquence malgré le calendrier.
Que l’avenir appartenait désormais à d’autres.
Que ma retraite était mal barrée.
Qu’il ne m’était pas venu à l’esprit d’être encore dans la dèche à un âge si avancé.
Que j’avais passé bien assez de temps seul, loin de mes amis.
Qu’il me restait de belles rencontres
Que ma fille n’était plus un bébé depuis longtemps.
Que ma fille était encore bien petite.
Qu’il me fallait admettre mon égoïsme et que je n’avais pas assez donné ni partagé.
Qu’il m’était toujours aussi difficile de dire non
Et que je disais non avec autant de maladresse que de culpabilité.
Que j’écoutais les autres autant que moi-même
Et que je ne m’écoutais pas assez.
Que la frustration est la plus puissante des motivations si on sait la manier avec modération.
Qu’un paquet de bonnes résolutions ne remplaçait jamais la volonté d’y être déjà plutôt que de s’y mettre demain.
Qu’il m’a été offert bien des opportunités et que la peur m’a retenu de les saisir.
Que la peur ne disparaîtrait pas par enchantement et qu’elle m’accompagnerait pour un temps.
Que le monde est bien assez grand pour le trouver petit.
Que mes plus beaux souvenirs étaient d’été et que l’hiver restait honni.
Qu’aimer, écrire et composer étaient le sens de ma vie
Et qu’aucun des trois jamais ne m’avaient nourri
Qu’il ne sert à rien de dire « jamais » quand on ne peut guère plus dire « toujours ».
Que les vingt dernières années ont passé beaucoup plus vite que les vingt premières.

A quarante ans, j’avais deux années de moins qu’aujourd’hui. Depuis j’ai bien compris deux ou trois trucs supplémentaires, mais il n’est de plus assommantes leçons que celles que l’on s’inflige ; aussi je vais très vite les oublier en regagnant mon lit.