lundi 10 janvier 2011

Duplicity


2003, Dubaï, ambassade US. Clive Owens, agent au service du MI6, fait monter dans sa chambre une belle inconnue – Julia Roberts. Un verre de champagne empoisonné plus tard, Julia lui subtilise un dossier de codes appartenant à l’armée égyptienne. 2008, NY : les deux « amants » se croisent par hasard dans la Grande Pomme. Par hasard, vraiment ?
A vous de voir – et vous ne le regretterez pas.

Duplicity réussit où Knight & Day avait pour moi échoué. Entre la comédie romantique, le buddy movie et le film d’espionnage, le scénario un rien poilant nous mène par le bout du nez. La réalisation au cordeau évite l’esbroufe, Julia Roberts est parfaite avec une impressionnante quantité de registres pour un film de cette prétention, et Clive Owens est en train de devenir l’un de mes acteurs préférés.
Une excellente surprise.

PS: La piètre musique de James Newton Howard ne fait pas honneur à un métrage bien écrit, bien joué, bien filmé, bien photographié.

Remember Me

Grâce à ce film d’Allen Coulter, j’ai :

1/reçu une leçon de cinéma

2/découvert qu'il existe une vie après Bond

3/ appris une donnée essentielle sur mon vidéoclub


***

1/Robert Pattison, bien plus séduisant sans sa choucroute de Twilight, m’a donné une leçon de cinéma : Leo DiCaprio aurait été parfait dans son rôle.

2/En patriarche/homme d’affaires Pierce Brosnan alterne l’autorité glacial, l’ironie et la tendresse embarrassée avec une égale réussite.

3/j’avais demandé au patron de mon vidéoclub un DVD à regarder avec ma fille de 12 ans. « Remember me : un film romantique à suspense », propose-t-il, sûr de lui. Ok, man. Je suis pour les clubs de quartier, survivants fragiles d'un monde voué à la piraterie et au V.O.D. Du romantisme, du suspense et l'acteur chouchou de ma fille ? Tout ça fleure bon la soirée ciné trop bien.

Euh, nous, on a vu un drame, certes romantique, mais surtout mauvais et déprimant. Le twist final nous a achevés. Quant à Pattison : "il joue maaal !!! " affirme ma fille exaspérée par son mutisme et ses regards bas. Too bad.


PS : très joliment photographié et filmé, bien modasse avec ces jeux de profondeurs de champ.

vendredi 7 janvier 2011

Iamamiwhoami ? Yummy !

Pour peu que l'on fasse l'effort de tendre l'oreille, la Suède a toujours quelque chose d'intense à nous offrir.
Iamamiwhoami.
Yeah.



mercredi 5 janvier 2011

Voeux



Vous pourriez me souhaiter le meilleur pour 2011, santé, bonheur, joie dans les cœurs et une réussite professionnelle hors-normes, seulement je crains que vos vœux n'excèdent quelque peu mes capacités.
Restons modestes et tâchons en 2011 d'œuvrer dans la continuité.

Ceci était un message de la LSD*.

En attendant la fin du monde programmée par mes amis Mayas en 2012, amusez-vous bien, un livre à la main, les doigts sur l'iPhone, les yeux dans Facebook et, de préférence, l'esprit ailleurs. Sourire aux lèvres ? Ce serait parfait.


*Ligue des Souhaits Déchus

mardi 4 janvier 2011

The Social Network


Le cinéma américain a cette formidable capacité à embrasser l’actualité, jusque dans ses biopics les plus grands publics. A l'heure où les français coproduisent Edith Piaf (1915-1963), Hollywood raconte Mark Zuckerberg (1984). Le fondateur de Facebook, réseau social le plus actif de l’Occident.

Sûr, c’est plus excitant que la vie de Bernard Arnault – encore que celle de Tapie vaudrait son pesant d’or.

Avec une sobriété visuelle qui évoque Zodiac plutôt que Se7en, David Fincher met en scène l’ascension ultrarapide de ce nerd issu de Harvard. L'emploi du flash back rythme un récit ultra dialogué et où il ne se passe pas grand-chose, il faut bien le dire, tout en montrant dès les 1ères minutes le prix à payer pour se hisser au firmament : celui de l’amitié perdue et de l’incompréhension généralisée.

Au long des deux heures du métrage il est d’ailleurs plus question de relations humaines que de technologie. Les écrans d’ordi s’y font rares et le jargon déserte vite les dialogues.

Il fallait un acteur de taille pour incarner le mystère Zuckerberg, le plus jeune milliardaire de l’Histoire. Jesse Eisenberg s’y colle avec un naturel qui fait froid dans le dos.

D’ailleurs, c’est l’impression qui m’a hanté au cours de la projection : le long frisson de la victime consentante, manipulée à distance à l’instar de millions d’autres par l’ambition d’un nerd aux motivations opaques.

De fait, on ne sait plus qui de Facebook, de Zuckerberg, de la contemporanéité, ou du film crée ce malaise durable. Et c’est là sans aucun doute tout le talent de David Fincher et de son scénariste Aaron Sorkin (créateur de la série tv « A la Maison Blanche »).


Note : Le scénario est tiré d'une biographie romancée, plutôt à charge et signée Ben Mezerich

L'Enquête


Dans une ambiance crépusculaire que ne contredisent même pas quelques scènes d’Italie ou de Turquie, Clive Owens et Naomie Watts mènent l’Enquête interdite.
Le genre qui vous amène à découvrir combien le monde de la haute finance est une menace pour la sécurité de tous.
Réalisateur de l’adaptation culottée du Parfum, Tom Tikwer n’a de cesse d’étouffer le spectateur, de meurtres en impasses d’enquête. L’espoir le plus ténu n’a pas le temps d’éclore que les intérêts supérieurs d’un établissement bancaire international l’écrasent. À coups de flingues, bien sûr. Et avec la complicité si besoin est de la Gendarmerie, des Carabinieri.
Guère de twists ici : l’ennemi est identifié dès les premières scènes. L’enjeu ? Comprendre les intérêts de la Banque et stopper ses manigances meurtrières. Seuls un agent d’Interpol et l’assistante de l’Avocat Général US ont les ressources - limitées - d’engager la lutte.
Ils ne sont pas sortis de l’auberge.
On est bien loin d’Hollywood et de ses justiciers parfois meurtris, toujours vainqueurs.
Quelques bémols d’un film au parfum délétère des Derniers jours du Condor : une fusillade aussi longue qu’improbable dans les allées du Guggenheim, une héroïne dispensable, des règlements de compte trop peu discrets.
À compter parmi les plus : un travail de la lumière aussi magnifique qu’il sert le propos de l’intrigue.