dimanche 27 novembre 2011

Tycho - Dive


Tycho est Scott Hansen. 
Bien tenté, Scott, mais n'aurais-tu pas 10 ans de retard ?  Les Boards of Canada ont déjà emprunté cette route. Comme je suis d'humeur mélancolique, je veux bien la reprendre avec toi, va.

Avant d'aller dormir - S.J. Watson




De quoi ça parle ?

À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus tôt, Christine est aujourd hui affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent (Description de l'éditeur).


C'est comment ?
Loin du thriller formaté - après tout, c'est SonatineAvant d’aller dormir ressemble à un cauchemar quotidien et conjugal. Trauma, amnésie, menace latente… Autour de ces prémices ultraclassiques Watson a l’heureuse idée de ne pas nous assommer de détails techniques : pas question de passer de cabinets de psy en labo up to date pour comprendre la nature de cette pathologie. Ce qui intéresse Watson - et nous passionne - c’est le drame intime d’une femme qui ne se reconnaît pas et regarde les vestiges de sa jeunesse avec une alternance de tristesse et de panique, d’amour aussi. Un amour qu’elle recompose ex nihilo d’un jour à l’autre, s’efforçant d'insuffler de la passion là où ne tourbillonne qu'une poussière clignotant sous des flashs de mémoire, toujours plus nombreux à mesure qu'elle avance dans la rédaction de son journal. Cet homme, cet inconnu, ce mari auprès duquel elle s’éveille chaque jour Christine l’aime et admire les efforts qu’il déploie depuis des années pour accompagner cette amnésie singulière. Bien sûr, ça ne sera pas aussi simple.
La narration à la 1ère personne est d’une grande sensibilité, tout en nuances et tandis que la situation pouvait prêter à de lénifiantes répétitions, Watson a le talent de renouveler les enjeux, mêmes minuscules, et les mots qui les racontent. Toutefois Avant d’aller dormir se veut un thriller :  peu à peu la tension, déjà pesante et où infuse une tristesse angoissante, s’élève de twists en révélations jusqu’à l’ultime climax. Une leçon d’écriture - c'est un 1er roman - en même temps qu’un récit prenant. 


C'est bien : l'atmosphère, le style, l'intrigue
C'est moins bien : ?

jeudi 10 novembre 2011

Le livre des morts - Le Jeu de l'ange - Le Coma

 Donc, lectures de ces deux dernières semaines.
Le Livre des morts est l'un de ces thrillers modernes dont les personnages sont aussi crédibles que les voeux de paix universelle prononcés par un dignitaire soviétique. Pour autant, on ne s'y ennuie pas. Même si on a compris l'essentielle de l'intrigue - franchement fantastique - à la moitié du roman. Un tantinet malhonnête, l'auteur joue avec les flash-backs qu'il s'amuse à placer dans le désordre, histoire de retarder la révélation du mystère - laquelle intervient, vous l'aurez compris, beaucoup trop tôt à mon goût. Une technique utilisée dans Le Projet Bleiberg. D'ailleurs les ruptures de ton de l'un ne sont pas sans me rappeler les changement de voix de l'autre. Puisque Glen Cooper est un petit malin, il reste toutefois une question laissée sans réponse. Qui appelle une suite, bien sûr. Rendez-vous dans Le Livre des âmes. Yeah.

Ecrit et paru après l'attachante Ombre du Vent, ce Jeu de l'ange étire son intrigue dans une même Barcelone gothique en diable. Cette fois, le fantastique n'est pas qu'une hypothèse et le récit verse vite dans le surnaturel. Chouette,  me direz-vous, bande de geeks. Hélas,et à la différence du Cooper sus-cité Zafon ne tient presque aucune des promesses lancées en début d'intrigue et bien des péripéties ne seront jamais explicitées. Ou alors je suis idiot, ce qui est une possibilité non négligeable. Au vu des commentaires laissés ça et là sur la toile, je ne dois pas être le seul - notez, ça ne me rassure en rien. Dans tous les cas, il a un univers bien à lui, Zafon : sous l'orage, une palette de gris où brasillent des carmins et des mauves. Et puis le rose, parce que la romance...



Le Coma tient de la novella, c'est-à-dire du très court roman. Alex Garland, ne faites pas comme si vous ne le connaissiez pas : à 26 ans il a publié La Plage dont Danny Boyle a aussitôt tiré un film un peu raté avec Leonardo Di Caprio, Tilda Swinton et un couple d'acteurs Français. Puis les scénarios de 28 jours après et de Sunshine du même Boyle. Ah, et un 2nd roman, Tesseract, qui a laissé de marbre les admirateurs de sa Plage new age et gore. Bon, là c'est l'histoire d'un type tombé dans le coma - noooon ?! - après s'être fait allumer dans le métro par une bande de caillera . Il vous raconte le gus tout le bizarre de cet état entre vie et mort. L'ensemble agrémenté de gravures sur bois réalisés par papa Garland, un cartoonist notoire de la presse british. Mouais. Retourne aux scénars* mon garçon, tu fais ça très bien - ou alors j'ai rien compris, ce qui est une hypothèse envisageable. De très belles lignes ici et là tout de même.
 Garland hier, Garland aujourd'hui. Oui, je sais, ça n'est pas très sympa. 
*Un remake de Logan's run est sur les rails.