De quoi ça parle ?
À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus
tôt, Christine est aujourd hui affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque
matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la
vie devant elle, avant de découvrir qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est
mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed
Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu elle puisse
se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu
son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre
son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est
loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir
remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son
passé... et sur son présent (Description de l'éditeur).
C'est comment ?
Loin du thriller formaté - après tout, c'est Sonatine - Avant d’aller dormir ressemble à un cauchemar quotidien et conjugal. Trauma, amnésie, menace latente… Autour de ces prémices ultraclassiques Watson a l’heureuse idée de ne pas nous assommer de détails techniques : pas question de passer de cabinets de psy en labo up to date pour comprendre la nature de cette pathologie. Ce qui intéresse Watson - et nous passionne - c’est le drame intime d’une femme qui ne se reconnaît pas et regarde les vestiges de sa jeunesse avec une alternance de tristesse et de panique, d’amour aussi. Un amour qu’elle recompose ex nihilo d’un jour à l’autre, s’efforçant d'insuffler de la passion là où ne tourbillonne qu'une poussière clignotant sous des flashs de mémoire, toujours plus nombreux à mesure qu'elle avance dans la rédaction de son journal. Cet homme, cet inconnu, ce mari auprès duquel elle s’éveille chaque jour Christine l’aime et admire les efforts qu’il déploie depuis des années pour accompagner cette amnésie singulière. Bien sûr, ça ne sera pas aussi simple.
La narration à la 1ère personne est d’une grande sensibilité, tout en nuances et tandis que la situation pouvait prêter à de lénifiantes répétitions, Watson a le talent de renouveler les enjeux, mêmes minuscules, et les mots qui les racontent. Toutefois Avant d’aller dormir se veut un thriller : peu à peu la tension, déjà pesante et où infuse une tristesse angoissante, s’élève de twists en révélations jusqu’à l’ultime climax. Une leçon d’écriture - c'est un 1er roman - en même temps qu’un récit prenant.
C'est bien : l'atmosphère, le style, l'intrigue
C'est moins bien : ?
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