lundi 14 septembre 2009

Sur orbite...


Cet été, j’aurais marié mes plus anciens amis. 1978 pour l’un, 1982 pour l’autre. Primaire et lycée, deux galaxies dont la lumière éclaire distinctement les enfants que nous étions alors.

L’un est chef de la rubrique ciné d’un grand quotidien national. L’autre tient l’une des plus grandes librairies d’ancien d’Europe. Autant dire qu’ils sont d’ores et déjà au firmament de leur vie professionnelle.

Pourtant malgré l’âge, malgré la réussite, ils se sont mariés pour la première fois cette année. Les épouses sont deux astres dont le feu et la joyeuse énergie ne sont pas près de s’éteindre.

Les mariages sont de très efficaces machines à remonter le temps. D’authentiques lentilles gravitationnelles qui donnent à voir, au-delà des distances, à quoi ressemblaient nos univers personnels il y a quelques millions d’émotions-lumières.

En juin, en septembre j’étais là, au milieu d’amis que je n’ai jamais cessé de côtoyer et d’autres que j’avais perdu de vue pour un tas de raisons dont beaucoup ont à voir avec, justement, le temps qui passe ; les cérémonies maritales rapprochent les amis puis les unions les éloignent avec une force égale.

Parfois.

En ce qui nous concerne, j’étais heureux de constater une fois de plus que nous avions déjoué la plupart des trous noirs que nous réserve l’âge adulte – je l’admets : certains d’entre nous ne sont des adultes qu’à temps partiel.

Certes, je n’ai appartenu à ces communautés qu’en périphérie. Par goût d’une certaine solitude, par peur de l’engagement. Leur champ de force m’a néanmoins toujours rappelé dans leur orbite.

A des vitesses variables nous gravitons ainsi autour de notre amitié telles des comètes qui, de temps à autres, déposent un peu de leur éclat dans le ciel de nos vies.

Ces mariages sont nos pluies d’étoiles filantes.

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