dimanche 26 juin 2011

INTRAMUROS, le prix


Photo: Jean-Daniel Guillou

Il y a une semaine, j’étais à Cognac et recevais à ma grande surprise le prix Intramuros. Je pensais en parler ici plus tôt, mais à force de chercher les mots justes pour exprimer ma joie, j’en suis arrivé à ne rien dire du tout. Voilà ce qui se passe quand un écrivain pense non sans prétention que chaque ligne doit compter, a fortiori quand il y a de l’émotion dedans.
Intramuros, quoi qu’est-ce exactement ?
Organisé par le célèbre festival du polar de Cognac, il est décerné par un comité de détenus et de prévenus de la région Poitou-Charente. Six centres de détention devaient donc choisir un roman parmi une 1ère sélection de 10 titres puis une 2nde de 6 titres, soit une cinquantaine de votants.
Tout ça pour dire qu’Intramuros est un prix de lecteurs. Croyez-moi, ce sont les distinctions les plus gratifiantes pour un romancier.
Une autre particularité : les 6 auteurs visitaient des établissements pénitentiaires de la région tout au long de la journée. Une expérience inédite en ce qui me concerne et un moment intense. Je ne vous ferai pas un dessin. Mais l’idée qui défend la dureté des prisons comme mode de punition équitable est l’une des plus insupportables et réactionnaires qui soient.
Le soir de la remise du prix, quatre détenus – sur les six prévus mais l’administration pénitentiaire a ses propres mystères – bénéficiaient d’une permission ; prolonger les rencontres hors-les-murs, dans un espace où la parole est soudain plus libre qu’on ne l’a jamais imaginé a été un moment très fort.
L’artisan de ces journées hors du commun s’appelle Bernard Bec. Un type étonnant, le dernier romantique peut-être. Têtu, dévoué, passionné et sensible. En plus d’organiser l’énÔrme festival du polar de Cognac à l’automne – film, télé, bédé, romans – Bernard entre plus de cinquante fois par an dans les prisons de la région pour y apporter un soupçon d’évasion.
Enfin, j’étais heureux de passer trois jours en compagnie d’une femme et de quatre hommes que je ne connaissais pas, cinq auteurs de romans noirs chaleureux et poilants. Ils méritaient tout autant que moi ce prix, car ils sont talentueux et plus engagés que je ne le suis. Je retrouverai Karine Giebel, Xavier-Marie Bonnot, Bernard Boudeau, Jérôme Fansten, Maurice Gouiran et Pascal Vatinel avec grand plaisir le 14, 15 et 16 octobre, toujours à Cognac, à l’occasion du festival. J’espère que vous passerez nous dire bonjour…

2 commentaires:

Joy a dit…

Merci pour cette nuit blanche autour de votre thriller "Ne cherche pas à savoir".

J'ai voyagé, je me suis identifiée, j'ai mené l'enquête, j'ai eu peur, j'ai été heureuse et comblée. Quelle merveilleuse nuit avec vos héros!

Je vous découvre et j'en suis ravie!

Erik Wietzel a dit…

Merci beaucoup Joy pour ces compliments. :-)