jeudi 11 août 2011

Les enquêtes d'Enola Holmes




C'est quoi, de qui, chez qui ?

Les enquêtes d'Enola Holmes : La double Disparition, Nancy Springer - Nathan

De quoi ça parle ?

Le jour de ses 14 ans, Enola Holmes est seule dans la maison (il y a bien les domestiques, mais tout le sait que ça ne compte pas, hein) : sa mère a disparu sans laisser de traces, du moins en apparences. Plutôt que d'intégrer la pension à laquelle la destinent ses infamous brothers, l'adolescente décide de partir à la recherche de sa maman : une collection de péripéties vaut mieux qu'un corset qui asphyxie.

C'est comment ?

Vous ne le saviez peut-être pas mais Mycroft et Sherlock Holmes avaient une sœur cadette. Nancy Springer, elle, est au courant. Et tellement bien encore qu'elle a décidé d'en faire l'héroïne d'une série pour ado. Son petit bout de femme est du genre solitaire, créative et motivée. Née alors que sa mère était déjà âgée, surtout pour l'époque, Enola a été élevée en province, loin de ses deux grands frères. Élevée ou plus exactement livrée à elle-même, avec un goût prononcé pour la culture - les livres - et l'émancipation.
Optant très vite pour la fugue - ses frères ne lui laissent guère d'alternative - Enola pédale vers London où l'attendent quelques ennuis bien trempés. En chemin, elle découvrira une autre disparition qui vaudra bien une petite enquête. On ne s'appelle pas Holmes pour rien.
Malgré une foule de bonnes idées, voilà une aventure qui me laisse une impression étrange. L'héroïne est si éloignée de sa mère qu'on ne sent guère se manifester le chagrin. Le ton de la jeune narratrice conforte ce sentiment de froideur, de solitude exacerbée aussi. Une volonté manifeste de l'auteur qui pousse la jeune fille sur les routes de la liberté en un temps où être femme ne signifiait guère plus qu'être la créature conciliante de son époux.
Il ne se passe pas grand chose d'excitant tout au long de ce voyage dans une Angleterre à la Dickens. Un peu de vélo, tout autant de train, les inconforts et les avantages ressassés d'un corset et d'une tournure, quelques sales gueules de l'East end avec leur cortège d'avanies. Et une conclusion déroutante, à la fois promesse de nouvelles aventures et fin de non recevoir quant à l'enquête principale.
Un premier tome joliment écrit et traduit (par Rose-Marie Vassallo) mais sans doute un peu trop collet-monté pour que je m'y amuse.

Springer confie dans une interview combien tant l'héroïne que sa situation affective et familiale sont proches de ce qu'elle a elle-même vécu adolescente. Tout s'éclaire...


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