lundi 8 octobre 2012

Rango - Gore Verbinski



Un lézard tombé malencontreusement de la voiture de ses propriétaires se retrouve en plein désert. Livré à lui-même. Seul havre à proximité : une ville façon farwest habitée par des animaux tous plus miséreux les uns que les autres. Presque une ville fantôme : l’eau y manque cruellement et une bonne partie de la population a plié bagages. Celui qui n’est pas encore Rango va s’inventer une identité héroïque, prendre les choses en main et chercher à résoudre l’énigme de la disparition de l’eau.

Un ramassis de poncifs, avec un scénario construit comme tant d’autres : à la recherche de son identité/crédibilité, Rango a des fantasmes de scène, de comédie. Affabulateur, il bâtit sa réputation auprès d’une population naïve et désespérée sur un fragile édifice de mensonges et de quiproquos. Une nouvelle identité enthousiasmante qui s’effrite subitement quand le pot-aux-roses est découvert. Après une phase d’auto-dépréciation aussi intense que brève, notre protagoniste se révélera authentiquement héroïque grâce aux propos édifiants d’un mentor. Il sauvera in fine la petite ville de sa déréliction tout en la débarrassant de son bad guy. Le tout sur fond d’expropriation, de corruption et d’abus de pouvoir. 

L'animation ? De la balle. ILM réalise là son 1er film d'animation et on pouvait compter sur eux pour soigner l'image. Mais la direction artistique, en particulier celles des personnages, ne m'a pas plu. 

La question que je me pose c’est comment arrive-t-on à se lancer sur un projet aussi long  et fastidieux – un film d’animation – avec un synopsis aussi convenu *. Sortant du succès planétaires de Pirates des Caraïbes, Gore Verbinski avait sans nul doute carte blanche pour réaliser ce film dont l’originalité semble ne tenir qu’aux propos pseudo philosophiques et pompeux de Rango, à une galerie de personnages tous plus pouilleux les uns que les autres et à quelques répliques scabreuses. Et si le film est truffé de références, elles ne suffisent pas à le rendre passionnant et encore moins singulier. Verbinski prépare un autre western, toujours avec Johnny Depp : The Lone ranger. Disney et Bruckheimer sont à la production d'un film au budget de 215 millions de $. Ce sera sans moi.

A noter : La musique très Morricone est signée Hans Zimmer... et par pas moins de six autres arrangeurs (et non des moindres pusique certains d'entre eux ont déjà composé des BO entières sous leur seul nom) et presque autant d'orchestrateurs. Rendons grâce à Zimmer de citer, ses collaborateurs, une pratique qu'il a été le premier à adopter. 

* Verbinski donne une réponse ici. Comme on pouvait s'en douter il y est question de spectacle familial, de budgets, de marges de profit et des attentes d'un public qui voudrait du neuf sans pouvoir dire quoi. 

0 commentaires: