mercredi 15 juin 2011

Un week-end à la mer

Cette édition d’Etonnants voyageurs aura été exceptionnelle à au moins deux titres :
Pour la première fois, je figurais parmi les invités officiels du festival. Ce que ça change concrètement ? Pas grand chose, puisque mon éditeur m’y a toujours gâté, garantissant par exemple un trou de ceinture en moins, et que les libraires m’ont toujours accueilli à bras ouverts, une bière dans la main, un café dans l’autre. Certes, j’ai participé à des conférences –oui, j’ai bien sorti les bêtises prévues mais les spectateurs ont été assez bienveillants pour n'en rien dire. Mais j’interviens presque chaque année désormais, la fantasy étant peu à peu reconnue dans les allées et les cafés littéraire d’EV.
Rien de neuf donc.
Sauf que voilà, j’ai pris cette invitation pour un honneur, moi qui viens à ce festival depuis sa création. Une forme de reconnaissance pour un enfant du pays, quoi. Parce que je suis bêtement sentimental.

Du coup, le 2e point que j’aurai du mal à oublier : mon thriller, celui pour lequel j’étais en partie invité puisque l’excellente Christelle Capo-Chichi animait une table ronde autour de quatre romans noirs dont le mien, n’était pas disponible sur le salon. Rien, nibe, que dalle. La faute à qui ? Ne cherche pas à savoir, amigo. De toute façon il est trop tard. Mais je peux vous assurer que ça fait très mal aux fesses, a fortiori quand on vient vous demander après ladite table ronde à quel stand vous dédicacez votre thriller.

Sinon, c’était, hum, intéressant de constater combien la crise de la quarantaine est précoce parmi les plus si jeunes auteurs de fantasy. Des conversations où n’intervenait pas la moindre goutte d’alcool m’ont enseigné que la fuite à dos de dragon ne fonctionnait pas vraiment de ce côté-ci du monde. Si bien qu’il arrive un moment où l’urgence entre auteurs n’est plus tant de parler boulot-cambouis-avenir que de confier entre adultes combien cette roue-qui-tourne écrase bien plus que nos orteils. Ça serait déprimant si ça n’était pas si humain et, au final, émouvant. Bon, on connaît des romanciers qui se coltinent des soucis bien plus définitifs.

Enfin, j’étais plus que ravi de retrouver mes Bragelonniens à moi, plus les inénarrables Irma et Pierre Pelot, mais aussi de revoir Mathieu Gaborit après tant d’années, de mettre un visage sur le multo sympatico Corwïn, de comprendre que Jasper Fforde est un homme comme les autres, de causer dragons dans ce qui fut mon lycée il y a – mon Dieu, nooon ! – 30 ans. J’ai pris une leçon de com’ en écoutant/regardant David S.Khara, deux kilos à la table de restaurants formidables, une claque en constatant que Katia C. ne me reconnaît plus alors que nous fîmes notre 1er Etonnants Voyageurs ensemble, un frisson à contempler les nuées griffées de pluie depuis le 5e étage d’un restaurant.
De quoi rendre mélancolique le temps d'une saison.

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Cette fin de semaine, je serai à Cognac pour la remise du Prix Intramuros. Une rencontre avec des personnes détenues est prévue dans des centres du Poitou-Charentes. En ce qui me concerne une expérience hors du commun ; j’espère être à la hauteur des attentes de ces lecteurs qui ont sélectionné 6 romans pour n’en consacrer qu’un. Remise du prix prévue samedi soir. Si une distinction fait toujours plaisir, on se doute bien qu’en l’occurrence le plus important sera le moment passé avec ces amateurs de polar dont le quotidien est si différent du nôtre.

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Y a des moments comme ça : alors que je suis en train de lire une "news" sur Rocky IV, les enceintes du bar crachent un bon vieil Eye of the tiger. Intense.

4 commentaires:

Corwin a dit…

Salut !
C'était sympa ce salon,et ça m'a fait plaisir qu'on puisse discuter quelques minutes.
Reste à lire (entre autres) le "pavé" Elamia à présent ;)
à bientôt !

Erik Wietzel a dit…

Oui, enfin c'était u peu court quand même :-) A une prochaine fois, sans faute !

David Khara a dit…

C'est toujours un bonheur de te voir, et franchement, tu as été parfait à la table ronde, je n'ai rien à t'apprendre :)

A très bientôt, Café de la Paix par exemple ?

DsK (en liberté non surveillée)

Erik Wietzel a dit…

Café de la Paix un matin de la semaine prochaine :)