dimanche 25 novembre 2012

Texas Cowboys - Bonhomme et Trondheim






Boston, après la guerre civile. Un tout jeune journaliste se voit par hasard confier un reportage dans le Texas le plus sauvage, le Hell’s half acre d’un bled nommé Fortworth.
Oubliant les règles les plus élémentaires de l’objectivité, le garçon va se livrer corps et âme à ce wild west impitoyable. Quitte à prendre part à ses syndromes les plus criminels et jeter hors de selle l’innocence dont ses bagages étaient remplis.
Voilà une bédé montée comme un scénario de Tarantino*, qui trouve le moyen d’être un récit d’initiation, l’histoire d’une double vengeance, un portrait de groupe et une énigme. 
Sûr, c’est du western tendance pulp, où, en cinq ou six cases par page, un dessin sobre et aux à-plats de couleurs tranchés réinventent un monde aussi brutal que surexploité par la culture populaire. Mais les jeux de narration, où des fils se croisent et s’éloignent jusqu’à enfin faire sens, bousculent le lecteur le long de neuf chapitres fleurant la poudre, la boue, la peur des condamnés – et les clins d’œil au genre.
Des protagonistes convaincants, moins manichéens qu’aux prises avec l’instinct de survie et l’espoir d’une vie meilleure façon rêve américain, coexistent le moins pacifiquement possible.
Reste à deviner qui du scribouillard pied-tendre, de la joueuse de poker psychotique, de l’apprenti shaman ou du braqueur de banque, tirera ses marrons du feu pour se bâtir une place au soleil… de Boston.
Une 2e aventure est prévue, vous pouvez compter sur moi pour la lire.

*Le scénariste racontait dans une préface à Reservoir Dogs avoir employé les ressources plus singulières du roman, pour casser la stricte linéarité du récit et dynamiser ses films.  

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