vendredi 11 janvier 2013

Scoop - Woody Allen




De quoi ça parle ?
Sur une scène londonienne, le vieil illusionniste Splendini escamote une spectatrice dans une boîte prévue à cet effet. Mais aussi inopiné que motivé, un fantôme apparaît dans ladite boîte pour confier à la jeune femme un lourd secret : le tueur en série dit l’Homme au tarot qui sévit actuellement à Londres, serait en fait un fringant héritier au-dessus de tout soupçon. Splendini et Sondra Pransky, qui se pique d'être journaliste d’investigation, se lancent dans l’enquête.

C'est comment ?
Il y a longtemps que Woody Allen n'est plus que l’ombre de lui-même. Cet opus de 2006 ne déroge pas à cette triste règle qui fait de chaque nouvelle comédie une déception supplémentaire, à la limite de l’embarras. Surtout en ce qui concerne le jeu du comédien et de ses bons mots comme ânonnés à un signal donné hors-champ. Scarlett Johansson, qui rempile avec Allen après Match Point, ne brille guère plus en jeune américaine écervelée, fondue de dentition. Allen aurait écrit le rôle spécifiquement pour elle, après l’avoir vue travailler sur leur précédent film commun : il avait alors décelé son potentiel comique. A-t-il été le seul à le voir ? On peut se poser la question.
Hugh Jackman est quant à lui impeccable mais son personnage de tueur improvisé est écrit avec trop de paresse pour convaincre. L’intrigue elle-même est bâclée ; on objectera que Allen n’emploie le thriller que pour jouer avec ses codes et les tourner  en dérision-mais-pas-tout-à-fait. Mais alors le vieux réalisateur s’y attelle sans passion, évitant soigneusement la tension d’une comédie dramatique, dont son Rêve de Cassandre était un intéressant modèle, pour ne conserver que les relations père-fille, inventés par les protagonistes pour les besoins de leur enquête. Et que dire de la mise en scène ou de la photo ? Pas grand-chose. Le film a coûté 4 millions de $, hors frais de pub et de copies, en a rapporté plus de 50. Rentable, quoi. Pourquoi donc s’emmerder à faire mieux ?
Cette même année, Jackman et Johansson se retrouvaient dans un autre « film de magicien ». Le Prestige. Inutile de vous préciser lequel des deux me laissera un souvenir immarcescible. 

0 commentaires: