De quoi ça parle ?
Sur une scène londonienne, le vieil illusionniste Splendini escamote une spectatrice dans une boîte prévue à cet effet.
Mais aussi inopiné que motivé, un fantôme apparaît dans ladite boîte pour
confier à la jeune femme un lourd secret : le tueur en série dit l’Homme
au tarot qui sévit actuellement à Londres, serait en fait un fringant héritier
au-dessus de tout soupçon. Splendini et Sondra Pransky, qui se pique d'être journaliste
d’investigation, se lancent dans l’enquête.
C'est comment ?
Il y a longtemps que Woody
Allen n'est plus que l’ombre de lui-même. Cet opus de 2006 ne déroge pas à cette triste
règle qui fait de chaque nouvelle comédie une déception supplémentaire, à la
limite de l’embarras. Surtout en ce qui concerne le jeu du comédien et de ses bons
mots comme ânonnés à un signal donné hors-champ.
Scarlett Johansson, qui rempile avec Allen après Match Point, ne brille guère
plus en jeune américaine écervelée, fondue de dentition. Allen aurait écrit le
rôle spécifiquement pour elle, après l’avoir vue travailler sur leur précédent
film commun : il avait alors décelé son potentiel comique. A-t-il été le
seul à le voir ? On peut se poser la question.
Hugh Jackman est quant à lui
impeccable mais son personnage de tueur improvisé est écrit avec trop de
paresse pour convaincre. L’intrigue elle-même est bâclée ; on objectera
que Allen n’emploie le thriller que pour jouer avec ses codes et les tourner en dérision-mais-pas-tout-à-fait. Mais alors le
vieux réalisateur s’y attelle sans passion, évitant soigneusement la tension d’une
comédie dramatique, dont son Rêve de Cassandre était un intéressant modèle, pour
ne conserver que les relations père-fille, inventés par les protagonistes pour
les besoins de leur enquête. Et que dire de la mise en scène ou de la photo ?
Pas grand-chose. Le film a coûté 4 millions de $, hors frais de pub et de
copies, en a rapporté plus de 50. Rentable, quoi. Pourquoi donc s’emmerder à faire
mieux ?
Cette même année, Jackman et
Johansson se retrouvaient dans un autre « film de magicien ». Le
Prestige. Inutile de vous préciser lequel des deux me laissera un souvenir immarcescible.
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