Parfois l’orage est si
violent que les conduits d’évacuation débordent et dégorgent. C’est
probablement avec cette eau parfumée que la pâte de ce fromage corse est lavée.
Tout juste sorti du frigo, il dégage un fumet qui ne doit pas être tout à fait
inconnu des égoutiers de Lutèce. Laissez-le s’accoutumer à la température ambiante,
disons 28°C. Une tranche au petit-déjeuner sur une tartine de pain grillé. Puis
vous vous brossez les dents, mordez le tuba. Buvez la tasse, prenez un café, une
crêpe au chocolat. Un peu plus tard, un bonbon mentholé. Le déjeuner de
crudités. La baignade et les minces goulées de Méditerranée entre deux
mouvements de crawl. Vient l’apéro de muscat corse, la saucisse figatelli, la tapenade. Le dîner méridional arrosé. Et le brossage de
dents. Vous vous couchez enfin, gentiment éreinté.
Croyez-le ou non, le chèvre
corse est toujours là, inaltérable en fond de bouche.
Identitaire.
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