mardi 21 janvier 2014

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker


Juste quelques mots pour m'étonner cette fois non de la réussite commerciale de ce roman (plus de 605 000 exemplaires pour la France, l'ouvrage étant traduit dans une trentaine de langues) mais de son succès critique (la presse, le Gand prix du roman l'Académie française, l'intérêt des Goncourt). En parcourant internet à la recherche d'infos sur l'auteur et l'aventure éditoriale du livre, j'ai constaté l'engouement d'une critique officielle plutôt rétive à ce genre de création. Je résume : « Enfin un roman qui raconte une grande et ambitieuse histoire, toute de mystères et de rebondissements ». 

Non mais les mecs, vous lisez des thrillers, des fois ? Je n'ai rien vu dans LVAHQ que je n'ai guère déjà rencontré dix, quinze, vingt fois ailleurs. C'est un roman de genre plutôt efficace, un whodunit au milieu d'une petite communauté dont l'enquête est menée par un romancier et un policier assermenté. Le tout mené avec un style assez lambda. Du coup, je m'attendais, moi, gros naïf que je suis, à tout autre chose.

Je me prends à penser que l'idée de génie de de Fallois, ce vieux briscard de l'édition française, proche des académiciens, déjà derrière les best-sellers de Françoise Chandernagor et Robert Merle, aura été de publier l'ouvrage sans aucune étiquette, permettant ainsi à Dicker de rencontrer un plus grand nombre de lecteurs sans doute, de convaincre une impressionnante quantité de critiques et chroniqueurs sûrement.

Une petite leçon en forme de pied de nez dont pourrait s'inspirer d'autres éditeurs, à l'heure où les collections thriller/policier envahissent les tables des libraires au risque de créer l'asphyxie.

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