lundi 22 juin 2009

Choucroute garnie




Strasbourg c’est bien simple, on dirait des maisons de train électrique Faller, posées en vrac au bord de l’eau. Quelqu’un s’est amusé à peindre des géraniums sur les façades à pans de bois. On entend plus l’allemand que l’anglais, ce qui revient à parler d’exotisme pour un Breton.

La cathédrale est un vertige gothique en rouge. J'ai guetté l'apparition d'un de mes dragons sur les clochetons et les flèches. Las, pas plus de dragons que de cigognes. Et le gewürtz n'y a rien fait. Je me suis donc contenté de bretzels addictifs entre deux canaux.

Passerelles, ponts, écluses…
Strasbourg doit bien être une « Venise quelque chose ».
Pour nous, elle fut celle du jarret de porc.

En fait, c’est tout le week-end qui a été bien garni.
A l’occasion d’un mariage, on s’est retrouvés entre vieux potes de trente ans. Je veux dire, des potes que j’avais vus pour la dernière fois en franchissant le portail du CM2, un mois de juin.
Je ne vous dis pas l’ellipse, coup de bambou assuré.
– Non, Erik, c’est bien toi ?!
– Euh, oui, c’est bien moi – enfin je n’en suis plus si sûr maintenant.
– Et tu fais quoi dans la vie ?
– Eh bien j’écris des romans. Et toi ?
– Cadre dirigeant dans une grande entreprise.
– Ah oui, bien sûr.
– Dis donc, je t’aurais pas reconnu !
Blanc. Ennio Morricone dans les enceintes.
– Bon, je vais reprendre un peu de Pinot Blanc Réserve, moi.
Heureusement, on a vite causé bédé, ciné. Quelques souvenirs aussi, pour faire bonne mesure. Le tout entrecoupé de sketchs hagiographiques et poilants, autour d’un menu si épatant et généreux que j’ouvre ce matin ma ceinture d'un cran.

Un mariage, quand il est réussi – et il l’était –, c’est le grand rendez-vous des émotions. Elles déboulent de partout, traîtresses, elles ouvrent le sol sous vos pas ; y a intérêt à regarder où on met les pieds si on ne veut pas se retrouver au fond du trou.

Mais j’étais bien entouré et, de la cathédrale au château de Pourtalès, nous n’aurons vécu que de bons moments, jusqu’à l’aube.






6 commentaires:

RobbyMovies a dit…

ah toi aussi tu as remarqué pour les innombrables "Venise" qui peuplent l'Europe ? :D Pour le moment j'ai à mon actif celle de l'Oder (Wroclaw) et celle du Nord (Bruges). J'espère pouvoir comparer un jour avec l'authentique Venise vénitienne...
Sinon ça avait l'air cool ce mariage à Moulinsart...

Robby

Erik Wietzel a dit…

Venise verte du marais poitevin...
Venise du nord pour Amsterdam...

Oui, Moulinsart c'était exactement ça. Inévitable pour un biographe de Hergé !
http://www.amazon.fr/G%C3%A9n%C3%A9rations-Herg%C3%A9-Olivier-Delcroix/dp/2849900389/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1245671682&sr=8-2

RobbyMovies a dit…

Ah pardon, la Venise du Nord c'est Bruges et non Amsterdam... Il ne faudrait pas confondre les Venise(s) tout de même... :D

Erik Wietzel a dit…

On reconnaît tout de suite le grand voyageur ! :-)

FmR a dit…

Faut sérieusement envisager une cure de désintox pour les bretzels...

Sophie a dit…

ca existe tu crois? Ca marche sur le principe du sevrage?... Pas sûr que ça marche pour cet amateur de bretzels!